< Tiers Livre, le journal images : qu'un site s'avale lui-même

qu’un site s’avale lui-même

une autre date au hasard :
2009.03.06 | à quoi tu penses ?

La question la plus angoissante, parce que pas de réponse, c’est celle de l’articulation de nos livres et de nos sites – comment le livre numérique s’insère dans un fonctionnement de rémunération classique de l’auteur, partage d’une partie égale de la recette pour ce qui nous concerne, quand notre atelier même, du carnet au projet le plus vaste, s’identifie peu à peu au site ? Par exemple, il y a une dizaine d’années, j’avais créé plusieurs sites autonomes, un pour mon travail officiel comme disent lesgrands artistes, un pour les images, un autre pour le travail plus expérimental (ouvertlanuit.net que j’hébergeais en Suisse). Puis tout cela s’est fondu, mais chaque fois en important des traces fossiles. Par exemple des bases de données séparées, ou les préfixes /spip/ ou /krnk/ dans mes URL. Et puis toujours l’envie de sauter à côté, de partir d’un écart. Il m’est souvent arrivé de créer des blogs maintenus plusieurs semaines ou plusieurs mois, et maintenant je me dis que mon site a assez de folie et de recoins discrets pour que je puisse m’en dispenser. Un des derniers en date (j’en ai toujours quelques dormants), c’était habakuk.fr, juste pour le plaisir de l’URL – vers mars à juin 2009, en wordpress. Mais quand ça se développe, difficile de rester trop anonyme. A mon arrivée à Québec, en août 2009, je le fusionne dans Tiers Livre où il devient une Face B (appelé comme ça), une sorte de labo. Tout le long de l’année Québec, grand besoin de cette veine de fond. C’est devenu l’atelier du spectacle construit avec Pifarély et De Jonckheere, Formes d’une guerre. Ces derniers temps, j’étais toujours dans l’hésitation : ce texte, ça va dans le labo Face B, ou dans la case fictions de Tiers Livre ? Et c’est compliqué, quand tout l’accès passe par le petit rectangle de la page d’accueil, qu’on soit sur l’iPad ou sur grand 27". Evidemment, c’est juste le temps de récréation, on a lourd sur le dos avec publie.papier. Et pas question d’aller prendre 156 fois la petite cuillère pour transplanter un article après l’autre. Ces derniers temps, j’avais appelé une rubrique de Face B « tunnel des écritures étranges », c’est ce que j’ai implanté dans la partie fictions de Tiers Livre, et du coup les 2 se sont mis à bouger l’un par rapport à l’autre, immense avantage de spip ou de drupal ces reconditionnements possibles à l’infini. Je ne sais pas trop où ça m’emmène. Ni, par exemple, quoi faire de quelques dizaines de billets de Face B qui ne m’intéressent plus trop aujourd’hui, et qui vont s’endormir dans une cave du site à quoi rien ne donnera plus accès. Mais ce n’est pas une idée qui me déplaît tant que ça, en fait, ces abandons de sacs lourds, dans un recoin perdu.


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 8 septembre 2012
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