Je cherche ce lieu qui était celui de sa peur, et qu’elle décrivait d’abord par la couleur : je voyais du bleu puis une cour, puis ce qu’elle disait être un grand hangar mais toujours un hangar avec du bleu. Repasser les lieux biographiques connus, ou revoir les lieux connus dans les distorsions possibles. Puis chercher ce que serait pour soi d’apercevoir ainsi du bleu, de marcher vers ce bleu, comprendre l’idée de cour, lieu clos ceint par des murs, mais on ne la connaît jamais dans ses recoins, son étendue, ses secrets, et puis ce que serait là derrière ce hangar, même si j’ai mon idée, même si je connais la porte de bois peinte en bleu. C’est étrange parce que si c’est ce hangar-là il était souvent présent dans mes rêves, mais il y a très longtemps. Maintenant, depuis pas mal d’années, il me semble que je ne rêve plus de ce hangar avec sa grande porte en fronton et sa petite porte latérale. Pourtant, je m’y déplace parfaitement, en reconnais les objets, les odeurs aussi. Il y a 2 ans, une fois, en Auvergne, entrant dans un de ces hangars, qui ne ressemblait en rien au premier, mais avec quelques objets similaires, odeurs similaires, et sentiment de l’espace aussi, j’avais été stupéfait de comment l’autre resurgissait à l’identique. Au point que là, ce soir, je ne suis plus sûr de n’en pas rêver encore.