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journal | pour se rouler de beaux patins

J’aime bien les petites choses qu’on range dans des cases séparées, et on trempe la main dedans on sent ça s’écouler. Dans l’enfance, boîte à boutons, ou les boîtes de visserie. Plus tard, chez les marchands de musique quand on s’achète d’avance ses médiators. Les patins de lunette, c’est autre chose. On les a sur le nez, symétriques, on ne s’en occupe pas, on n’y pense pas. Qu’on en perde un, et ce n’est pas seulement la vue qui va de travers. Il y a plus d’un demi-siècle que je vis en compagnonnage avec des patins de lunettes. Autour de nos ordinateurs, beaucoup de bric-à-brac, câbles, disques durs, casque, mais finalement il manque ce qui serait l’équivalent du médiator. Même aujourd’hui, en déplacement, c’est souvent que j’ai un médiator de guitare dans la poche comme j’ai les patins de lunettes sur le nez – peut-être que le geste même de se connecter, passer voir ce qu’il y a de neuf sur les réseaux, serait le correspondant le plus exact ce qu’étaient la boîte à boutons ou à visserie rondelle écrous, et plus tard le médiator et les patins de lunettes.


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 15 mars 2013
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