Au Auchan de Tours Nord il y a pas mal de moineaux pris dans la charpente. Ils piquent souvent vers le rayon riz pâtes, où ils ramassent toujours de quoi survivre. On les entend piailler là-haut, dans leur vie définitive de supermarché, entrés un jour et jamais ressortis. Au Carrefour de St Pierre des Corps il n’y a pas d’oiseaux dans les charpentes. Je le sais, j’ai regardé. Parce que ça m’étonnait, on les entendait piailler. Mais c’était trop régulier, trop chantant. Et quasiment tropical quand on s’approche des bananes. Au Carrefour de St Pierre des Corps on n’arrête pas le progrès, au-dessus de chaque rayons un petit haut-parleur vous délivre un chant d’oiseau assorti. Faut que j’y retourne pour voir jusqu’où ça va : cris de pingouins manchots au-dessus des surgelés ? Et quel oiseau au-dessus du rayon slip, celui du patron ? Pas de plaisanterie : quand on approche du rayon poissonnerie, où j’ai pris deux filets de lieu noir parce qu’on était trois, on entendait des mouettes. Comme à Saint-Malo près des poubelles. C’est après, que je suis arrivé aux bananes dans l’enchantement des oiseaux trop picals pour être picaux. Quand même, jusqu’où ça ira qu’on nous prenne pour des imbéciles dans le monde de la sous-consommation ? J’y pensais en respectant l’indication Marchez jusqu’au carré bleu, après quoi un détecteur optique vous dit d’une voix de robot patientez jusqu’au signal qui vous indiquera votre assistant de caisse, lequel était une dame, bien gentille d’ailleurs, comme le sont les gens d’ici quand justement on ne les prend pas pour des oiseaux bizarres.