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journal | roses achetées, roses offertes

Dans l’environnement urbain dégradé qui fait notre ordinaire sans même plus qu’on le voie, sinon parce qu’on a quelques minutes la voiture arrêtée ici pour motif arbitraire, ce panneau devant chez le fleuriste. Même une fleur se vend par le rabais. On ne sait plus traiter de la question marchande, et de la beauté des choses. Si cinq roses offertes pour cinq roses achetées, pourquoi ne pas en honorer une seule ? J’en ai encore une, ainsi, qui survit dans la cour au ciel noir et au froid précoce de cette mi-septembre. Mais tout d’un coup, c’était la vague noire de cet arrêt d’activité (pour moi, puisque ça continue, c’est juste une brouettée de papiers à écluser, aussi pénible que cette impossibilité économique où on était) de publie.net : non, ne suis pas prêt à passer les portes d’un univers où le commerce devient en lui-même la finalité, et non la main serrée de confiance pour continuer. On nous aura demandé tout du long cette dénégation de nous-mêmes, comme si le numérique était une sorte de mendicité déguisée. Ils ont de la chance, les copains d’autres pays, où c’est vu autrement. J’ai redémarré, on est reparti, mais ça m’a fichu un cafard noir, dont je n’avais pas besoin. Ce n’est pas dans cet univers là que je voulais entrer, ça c’est sûr. Restent les roses, et nous jardiniers (trois nouveaux textes en ligne sur nerval.fr, et même un aussi sur habakuk, science-fiction).


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 17 septembre 2013
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