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journal | mort à l’attaché

C’était fascinant ces trois nuits à dormir dans la Guest House du campus de Berkeley, avec ce brouillard permanent de San Francisco qui rendait les silhouettes si fantomatiques, et chaque matin ou chaque soir toute cette traversée du vieux dédale pour aller retrouver le RER local. Tout au long des allées du campus, cette signalétique : pas neutre – les étudiants qui y sont représentés, dans leur diversité ethnique en particulier, ne sont pas du tout significatifs de l’homogénéité des facs US (hors, à Berkeley, la présence asiatique : sur la rive Pacifique, plus d’un tiers des étudiants viennent de l’autre bord de la mer, pile en face). Mais aussi parce que, nouvelles consignes obligent, on veut garder une sorte de fake d’écriture manuscrite (ça fait plus personnel, plus intime, plus spontané), mais on le fait avec la nouvelle norme, celle qui interdit l’écriture en attaché. Alors pourquoi ne pas mettre ça directement en affichage SMS ou clavier ? Pourtant, à Madison ou Chicago, où on a fait atelier d’écriture, c’est bien en attaché qu’ils écrivent, et pas en bâtonnets. Cette signalétique n’est donc pas convaincante, pas du tout. En attendant, moi, pour les formulaires à remplir ou les adresses sur les enveloppes j’ai de plus en plus de mal avec l’écriture manuscrite. Pourtant je renchéris plutôt sur l’attaché : en gros, je dessine ce qui ressemblait à l’écriture. Mais j’aime plus trop ça, vraiment plus trop. Le SMS c’est vraiment mieux.

 


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 25 novembre 2013
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