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journal | allégorie assise de la vie

Comme j’aime bien ce bref moment d’impro du soir dans ce journal, je cherche une photo récente qui soit une allégorie de la vie. Mais ce n’est pas facile de trouver une photo qui soit une allégorie de ta vie. Ma vie ces deux jours n’était pas si brillante : content vendredi avec le SP Grasset et puis relire ce bouquin – sans doute même un peu plus, comme toujours c’est une fois imprimé qu’on le lit vraiment et qu’on découvre ce qu’il y a dedans, quand bien même (la semaine précédente, à Chevaigné, entendant Jacques Josse lire un extrait de Prison, ça défilait dans la tête comme une vérification synchrone de chaque mot à quinze ans de distance). Mais c’est plutôt la transition avec les deux mois d’été : plus possible de laisser les heures s’engouffrer dans Lovecraft ou les carnets ou ce qu’on veut, ou le code du site. Il y a des cours à préparer et ce n’est pas exercice auquel je suis préparé, le premier atelier à lancer sans aucune idée de qui seront les visages etc. C’est pas les bouquins qui manquent à lire sur ma table : rouvert Faux pas et La part du feu de Blanchot, plus le magnifique Louons maintenant les grands hommes d’Agee, mais du mal à se fixer. Puis ce truc de travailler sur ville et ronds-points, la nuit dernière c’est la première fois qu’il m’en venait en rêve, hésité ce matin à prendre en note et puis laissé filer. Donc ces deux jours rester à rousiner devant l’ordi à pas faire grand-chose, même pas la pile de papiers administratifs, et en sachant bien le texte en retard qui aurait dû être rendu depuis au moins 10 jours etc. Alors tu t’en veux, même de ton incapacité à mieux faire, c’est pourtant juste qu’il faut apprendre le nouveau temps. Alors pour allégorie de la vie ces chaises vides dans la cour de l’EnsaPC avant l’arrivée des étudiants. Il y avait plaisir à les revoir mais on essaye bien sûr de n’en rien montrer (les étudiants, pas les chaises). Savoir sortir des pistes déjà prises, réouvrir les bons puits sur les pistes déjà prises. Ou partir sur ce qu’on ne sait pas. Peut-être que ça justifie deux jours devant ta table à rester regarder le dos des livres sur les murs, sur ta propre chaise devenue insupportable et bricoler des bouts de code sans oser sortir, je ne sais pas. En tout cas, les chaises empilées comme allégorie, pourquoi pas.


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 5 octobre 2014
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