À compiler édition numérique de Prison et Paysage Fer, texte plus annexes et docs, de la peine à imaginer que c’était il y a 10 ans pour l’un, presque autant pour l’autre. Le livre jaillit hors de la durée. Inclure dans l’édition numérique du livre les fax et rapports transmis à l’administration ou aux organisateurs. Pour Paysage Fer, dans ces voyages j’achetais à Auchan Tours Nord un appareil jetable format panoramique 12 vues, un par voyage, et le faisait développer même lieu au retour, c’était ma contrainte. D’ailleurs, dans un tiroir, j’ai toujours un des appareils non développés. Quand on a tourné le film, 2 ans plus tard, mon premier appareil Olympus bas de gamme, 5 Mo je crois, et toutes les 32 images je devais brancher la prise USB pour transférer dans l’ordi, sur les genoux, où qu’on soit. J’ai réussi à ne pas effacer ni perdre ces images, il y en a combien, 800 ? Impossible les dénombrer, trop de fichiers emboîtés, sur 4 mois. La prison, ç’aurait été impossible : on laisse toutes ses possessions avant d’entrer. Pour ça que le bouquin ils m’avaient fait un tel cirque : avec l’écriture on peut voir quand même, à rebours. Paysage Fer, c’est la 1ère fois que je documentais mon réel de façon ainsi extensive. Et inutile, puisque ce qui reste c’est le film, pas les photos. Je regarde ces images de hasard, souvent floues : il est probable que je n’aurai pas une autre fois la chance d’une telle expérience. De quoi, alors, témoignent-elles, ou bien – au contraire – l’apport d’un tel outil, en me dispensant d’écrire (alors un petit carnet noir) désamorçant aujourd’hui l’écriture, alors qu’à l’époque elle était le seul chemin pour dire ?