
Ce qu’il y a de plus étrange, dans la langue québécoise, c’est la permanente potentialité bilingue mais surtout, sous défense acharnée de ce que recouvre le mot francophonie que je déteste (rien à voir avec le tout-monde) parce qu’il relègue à la périphérie ces grandes ouvertures qui font respirer la langue, cette anglicisation invisible de la syntaxe, qui se glisse dans tous les interstices. C’est drôle de les découvrir dire « ma job, ma char », mais ce n’est pas le genre qui passe au féminin, plutôt le pronom qui devient invariable, se décalque littéralement sur le my anglais indépendant du genre [1]. Ça ferait quoi, réécrire la langue dans la coutume pronominale anglaise, sa et son selon que dits par fille ou garçon, indépendamment de l’objet ? Par contamination, sa job vaut pour tout le monde. Si content au Québec d’être débarrassés des tics français genre pas de souci, et évidemment des jours où on se fatigue du okaye.... Mais quand revient en permanence, comme leur correct transpose allright, leur populaire et amical dans le fond, comment ne pas y entendre le anyway des US ? Drôle de plaque dérivante. Et, à côté de ça – mais je découvre parce qu’il meurt – un Falardeau et ce qu’en dit Mahigan, bel hommage à propos des mâcheurs : oui, à égalité dans le combat de langue.
[1] Le Dictionnaire du québécois instantané de Benoît Mélançon et Pierre Popovic zappe cette déformation, souligne juste la persistance du mon dans le contexte affectif : mon chum ou, plus curieux, mon épais.
1ère mise en ligne et dernière modification le 26 septembre 2009
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Messages
1. feu, 27 septembre 2009, 00:31, par gilda
La brasserie a brûlé samedi passé. Départ si précipité, chaises renversées, encore les couverts sur les tables, arrêt sur image une semaine après. Quelque chose serre le cœur.
Le langage évolue, mon fils ne comprenait pas le buvard qui trahissait Cosette aux yeux de Jean Valjean. Il ignorait le mot, n’ayant jamais croisé de sa vie cet objet. Et toi tu t’en servais ? me demande-t-il ensuite ébahi d’Autrefois comme si c’était "silex" que j’avais expliqué.
Voir en ligne : traces et trajets
2. fauteuil percé, 27 septembre 2009, 08:49, par Anne-Marie Emery
pas de gachis, voilà ce qu’on fait des vieux meubles ; je suppose que lorsqu’on arrose, çà fait pipi par un trou ; çà passerait aux Beaux-Arts, d’après les echos que j’en ai.
3. zone noire, 27 septembre 2009, 10:37, par Anne Savelli
Hier soir, dans la petite salle du Point Ephémère, Paris, murs noirs chaises orange, les trois de Zone Libre (deux guitares, une batterie) accompagnent la projection du Nosferatu de Murnau. Le directeur du festival Les Habits noirs (qui a un peu fêté ça à l’avance, semble-t-il !) nous prévient : le film est long et difficile. Il passe en flèche, ou presque...
Voir en ligne : Fenêtres open space
1. zone noire, 27 septembre 2009, 10:42, par gilda
Ça devait être bien. (En même temps eussé-je su que j’étais trop crevée je crois pour y aller).
2. je marche, 27 septembre 2009, 10:50, par ana nb
sur la grande place transformée en potagers de luxe , par les vitres sales du grand théâtre de la ville je vois le rouge et la dorure , je quitte la place , reviens sur la place , au centre maintenant le cercle du silence , pas loin une quinzaine de crs munis de boucliers
3. zone noire, 27 septembre 2009, 15:39, par Anne Savelli
C’était. Et ça ne t’aurait pas endormie !
4. mâcheurs de langue, 27 septembre 2009, 16:32, par Jean-Yves Fick
...dans la bibliothèque-tour : descendant les étages, une provision de livres empruntée, on était tombé hier sur Jacques Réda, Guy Goffette et Pierre Oster. On s’était posé parmi les inconnus qui se trouvaient là pour écouter.
5. on avait déjeûné..., 27 septembre 2009, 18:15, par Jean-Yves Fick
...sur l’herbe, au soleil, parmi les cabrioles d’un petit écureuil familier du lieu. Puis arrivèrent de sombres brutes, en voiture, qui obscurcirent bien un peu la lumière que faisait le jour.
6. bien de chez nous, 27 septembre 2009, 21:33, par PdB
les abrutissements des formules toutes faites :
les "pour le coup"
les "on va dire"
les "en fait"
les "effectivement"
les "j’veux dire"
les "’j’allais dire"
les "comme ça"
au secours...! (Ava, non vraiment, la plus belle : et dire qu’elle dansait Maria Vargas, pieds nus comme une romanichelle, alors que son mari pauvre richissime comte Torlato Favrini, se morfondait en son palais...)
1. bien de chez nous, 28 septembre 2009, 18:31, par Anne-Marie Emery
dans le genre agaçant,on entend aussi : en fin de compte, le fait est,faut arrêter, etc... je dois en oublier pas mal. Alors comme çà, on fantasme sur Ava Gardner ; çà ne mange pas de pain, moi, c’est Paul Newman .
2. bien de chez nous, 28 septembre 2009, 23:42
Il y a aussi "alors... voilà" et le geste pour poser des guillemets tu vois... Ert pour Ava, à ce niveau-là, ce n’est plus du fantasme alors, pas du tout... Je l’aime c’est tout... Hu ?
3. mortelle déception, 29 septembre 2009, 09:02, par Anne-Marie Emery
j’ai tenté ma chance avec Clooney et il m’a dit : "you must be mistaken" ;te rends-tu compte ?
4. ex fan des fifties, 29 septembre 2009, 16:44, par Anne Savelli
si on part par là : Marlon à 25 ans. Et Richard Widmark.
5. ex fan des fifties, 29 septembre 2009, 21:37, par Anne-Marie Emery
oui, et Tony Perkins dans "Aimez vous Brahms ?