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fractionnement des pommes

une autre date au hasard :
2010.05.14 | Québec, adieux #2, forêts

Bizarre, tout à l’heure, dans cette heure à discuter chez l’ami, tranquillement, bilan des 4 premiers mois ici, du semestre d’écriture avec les étudiants, de notre implication numérique et de plein d’autres choses que ça ne regarde personne, dans son bureau le petit MacBook posé sur une boîte en carton, en vis-à-vis d’un écran Mac 24" géant (en tout cas, nettement plus grand que mon Samsung 20" bas de gamme), et clavier sans fil (je tape directement sur mon MacBook, du coup les touches se décolorent suivant fréquence d’usage, et la touche majuscules, qui supporte l’ongle, est percée). Remarquais que chez lui les habitudes de travail en double écran étaient inverses des miennes (je garde sur l’écran du portable le "dock" et les commandes, écris ou travaille sur l’écran extérieur). On se balade avec ces petites gamelles vite obsolètes que sont nos ordis, mais les travaux en cours et les archives, fichiers les plus personnels, les images, les e-mails, tout cela est sauvegardé hors de la machine, on peut la remplacer en quelques dizaines de minutes sans conséquence. Le bureau, alors, devient littéralement ce grand écran qu’on ne déménage pas, et si on arrive dans une pièce, de la fac à chez soi, ou l’arrêt à la bibliothèque, ou ce qu’on va rédiger dans un coin avec la machine sur les genoux, peu importe la machine elle-même. Sauf qu’on y est des heures (rêvais ce matin de 3 machines séparées, une pour les choses utilitaires, une pour les choses personnelles, une pour les échanges réseaux, et se déplacer spatialement d’une machine à l’autre, même si c’est 3 MacBook identiques). Dépendant à la pomme ? Oui et non. Dépendant à cette possibilité magique d’un outil : qui permet de fusionner la lecture et l’écriture, le présent aux archives, la curiosité du monde à son expérience directe, là où je suis. Pas envie de tablettes miracles, et la liseuse dans mon sac finalement assez annexe : je supporte très bien l’astreinte de la machine dans mon sac à dos, au regard de ce qu’elle m’apporte, comme aussi le fait qu’elle ne soit pas une possession, au sens où autrefois on auraît goûté de posséder un appareil-photo ou une machine à écrire – interface quasi transparente, objet qui n’autorise que la mise en liaison, y compris avec ses propres traces ou son propre établi. Photo : Apple Center, NY 5th avenue.


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 16 décembre 2009
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