François Bon / Paysage Fer
le front contre la vitre
sur les voies, de Pargny à Revigny

 

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photos de tournage: 2, sur les voies
l'hiver, le monde minéral est plus net - usines, villes, peu de visages, c'est dans ces jours (très) froids de décembre et janvier qu'il nous fallait filmer, dans le peu de lumière des jours brefs, mais l'irréalité alors que prend le quotidien en fait très vite comme une exploration fantastique

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ARTE, la chaîne télévision, allez au 5ème étage, unité documentaires, dirigée par Thierry Garrel, assisté par Luciano Rigolini, vous êtes dans le bureau de ce dernier, et vous lui dites la fantastique plasticité des paysages humains tout au long de la vieille ligne Paris Nancy, et comment même le livre Paysage Fer, il y a deux ans, ne vous a pas délivré de cette obsession – bien sûr, qu'on ne sait pas quel film cela pourrait faire, quand bien même on voudrait y être, faire des plans fixes, les pieds dans la boue, parler avec les gens, découvrir les visages et les voix, aller toucher de la main tout ce que, année après année, vous avez pu apercevoir un éclair de seconde depuis le train – et Luciano Rigolini vous propose "la lucarne", modeste fenêtre du samedi soir, mais champ libre... vous faites quoi?

eh bien vous voilà toute une journée de brouillard à Pargny-sur-Seaulx, et puis Sermaize, et puis Mussey, et enfin vous dormez à la "Maison Forte" de Revigny, seul hôtel du lieu, où on dîne excellemment, à ranger vos clichés numériques et recopier vos notes, et puis tiens... une petite webcam – je dédie celle-ci à Thibaud Saintin (quand il la verra)


gare de Pargny-sur-Seaulx, détail – la gare, fermée, est habitée par M & Mme Babel, lui retraité de la SNCF, elle ayant travaillé à Pargny à "l'usine de pierre à briquets", mais l'usine a fermé... la gentillesse de ces gens, l'hospitalité pour les indiscrets de passage, et la petite maison-gare tremblante quand les convois filent...


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nous sommes trois (et une ancienne Volvo rouge) pour l'équipée grand Est – Fabrice Cazeneuve réalise, on a déjà travaillé ensemble pour "Avoir vingt ans dans les petites villes" et "Un fait divers", et Pierre Bourgeois manie la DV Cam (il était avec nous pour "Avoir vingt ans dans les petites villes", et manie sa caméra comme d'autres leur violoncelle), c'est bien sûr de jour comme de nuit, dans le brouillard ou sous la pluie – nous avons acheté le parapluie sur place à Revigny...

 


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