Gracia Bejjani partage son temps entre Beyrouth et Paris et collabore à différents magazines littéraires ou culturels. La suivre sur sa chaîne YouTube.
Ton père est sur le canapé du balcon, menton posé sur le buste. Tu pourrais t’asseoir à ses côtés, profiter du soleil, il a beaucoup plu ces derniers jours. Tu ne peux pas, t’éclipses en silence. Il ne s’aperçoit pas de ton fugitif passage.
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Ta mère ressort un petit carnet retrouvé par hasard. Sur les pages pâlies par le temps, des mots destinés à ses enfants, à son mari. Très malade ce jour-là, elle pensait mourir. Elle te lit avec une voix d’écolière les recommandations laissées à chacun. À mon époux… à ma chère fille…
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C’est l’heure, la même heure, cinq jours par semaine et tous les mois depuis toutes ces années. Une heure muette qui ne te concerne pas, qui t’enchaîne par sa fixité, par sa régularité comme ailleurs et autrefois, les cloches d’église, leurs messes collectives sans toi. Claquements de la porte sur le passage de ces autres réunis. Petit drame ordinaire, cinq jours par semaine à cette heure qui se pose sans toi depuis toutes ces années.
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Droits & copyrights réservés à l'auteur du texte, qui reste libre en permanence de son éventuel retrait.
1ère mise en ligne 3 mars 2019 et dernière modification le 3 janvier 2019.
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Ses contributions à l’atelier ville.
Propositions 1 _ 2 _ 3 _ 4 _5 _6 _ 7 _ 8 _ 9 _ 10
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Ton père est sur le canapé du balcon, menton posé sur le buste. Tu pourrais t’asseoir à ses côtés, profiter du soleil, il a beaucoup plu ces derniers jours. Tu ne peux pas, t’éclipses en silence. Il ne s’aperçoit pas de ton fugitif passage.
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Ta mère ressort un petit carnet retrouvé par hasard. Sur les pages pâlies par le temps, des mots destinés à ses enfants, à son mari. Très malade ce jour-là, elle pensait mourir. Elle te lit avec une voix d’écolière les recommandations laissées à chacun. À mon époux… à ma chère fille…
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C’est l’heure, la même heure, cinq jours par semaine et tous les mois depuis toutes ces années. Une heure muette qui ne te concerne pas, qui t’enchaîne par sa fixité, par sa régularité comme ailleurs et autrefois, les cloches d’église, leurs messes collectives sans toi. Claquements de la porte sur le passage de ces autres réunis. Petit drame ordinaire, cinq jours par semaine à cette heure qui se pose sans toi depuis toutes ces années.
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