mangez des fraises

on vit dans un monde de rêve


Elles viennent donc du beau delta du Guadalquivir, les fraises qu’on nous propose sur les marchés et dans les hyper : 83 000 tonnes, soit 16 000 trajets camions chargés chacun de 10 tonnes (je ne sais pas ce qu’ils ramènent, mais sur l’autoroute on peut vérifier qu’ils y sont). Cueillie verte, la fraise, elle a 1500 kilomètres pour mûrir : et ce qui en sort par le pot d’échappement, du 250 chevaux diesel ? N’empêche qu’elles nous arrivent grosses et rouges alors que nous on en est encore aux asperges. Normal, à la fin de l’été dernier, on a mis les plants au frigo pour simuler l’hiver. A l’automne, on a stérilisé le sable au bromure de méthyl. Pour les cueillir, on a appelé les Marocains d’en face : imaginez payés comme, logés comme, et au revoir. Pour l’eau, des forages (illégaux) : c’est une région protégée d’Andalousie, grande réserve d’oiseaux migrateurs. En juin, quand on remballe le cirque, on estime à 5000 tonnes la quantité de ce plastique noir troué sur lequel on fait pousser les plants, abandonnée au vent. Mangez des fraises (ou attendez celles de Saumur).
Sce : Claude-Marie Vadrot, encore un blog infréquentable (voir aussi à propos des cartes de fidélité Auchan & Co) – merci à Joëlle Wintrebert.


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1ère mise en ligne et dernière modification le 16 avril 2008
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