le Monde dans la bouillie

paillasson rouge à paillettes pour journaleux américain renseigné


On avait parlé l’an dernier du torchon approximatif consacré par les journaux américains à la culture française, c’est tellement rassurant de leur côté de ne prendre que le petit bout qui dépasse et dire que c’est nul, voir Pour un suicide collectif de la culture. Le Monde en rajoute une couche, avec 2 pages d’entretiens du même journaleux par Josyane Savigneau qui fait ce qu’elle peut pour le secouer, ça donne une belle série de perles du genre : la France assiste sa culture, et il est facile d’être célèbre en France avec des romans médiocres, nombrilistes, des films que personne ne voit sauf sur Canal+. Les artistes n’ont pas à se battre, pas plus que les éditeurs, les producteurs, les galeristes. Il est bien plus facile ici d’être un artiste, singulièrement un écrivain, qu’aux Etats-Unis. Ou, encore mieux : Mais ici tout le monde écrit, tout le monde peut et veut écrire. Et il est facile d’être publié, j’en suis la preuve. Et quelques sommets du genre : En France, c’est le Nouveau Roman qui a fait du mal à la littérature. Certes, il était lu à l’étranger, mais les plus jeunes ont voulu le continuer et c’est devenu l’autofiction. On s’en moquerait allègrement, on a plutôt l’impression du consensuel eau tiède, la littérature en France bien entendu s’arrête à Bernard Henri-Lévy mais ça fait un peu honte, tout ça, quand ça devient vitrine publique de la démission. Les questions posées par Christophe Fiat sur le rapport littérature, écrivains et culture américaine sont autrement pertinentes et dérangeantes, mais ça on n’en parle pas dans le Monde.


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1ère mise en ligne et dernière modification le 30 novembre 2008
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