enseigner la littérature, pas besoin

après tout il n’y a pas de spécialité bowling à l’université et ça ne gêne personne


Soit donc la thèse : l’amour de la lecture étant suffisant, ouvrons les livres, pas besoin que la littérature s’enseigne. Finalement, ça en arrangerait pas mal. Bien sûr, les mêmes qui prêchent ce genre de théorie, en bon américain d’aujourd’hui, condescendent au fait que la littérature permet de comprendre le monde un peu mieux, voir Emma Bovary. Côté René Audet, et ne pas laisser passer ce billet : En ce qui concerne les étudiants : c’est le vieil héritage classique que les professeurs de lettres tentent de leur léguer à travers leur parcours : une maîtrise du discours, une capacité de lecture. Former des gens qui sauront repérer et interpréter la manipulation du discours dans notre société, entraîner des gens à maîtriser une rhétorique non pas dans le cadre fermé de la loi et de la justice mais bien dans la vie quotidienne et dans l’art : c’est certainement une mission fondamentale. Dans notre société de la sur-information, la rhétorique sera notre meilleure arme. Si la lecture de Calvino, de Montaigne, de Poe et de Sterne amène les générations montantes à comprendre le pouvoir du langage, les professeurs d’études littéraires auront ainsi largement contribué au meilleur fonctionnement de la société de demain. Évidemment, tout ceci ne concerne que les Québécois, pas nous.


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1ère mise en ligne et dernière modification le 20 décembre 2008
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