le pays n’est plus pareil

le blog comme nouvelle pauvreté, mais assumée ?


On peut haïr les blogs et le dire : le deuil à faire de ce qui était encore possible il y a quelques années, d’une vie littéraire (facilement subventionnée, commission revues de l’ex CNL, aides à la publication, réseau de diffusion non concentré à l’extrême, médiation de la presse et des médias essayant autre chose que parler tous du même livre au même moment, sans compter le désastre grandissant des chiffres de vente, que dissimule l’apparente profusion puisque les éditeurs trouvent leur compte de trésorerie à la distribution comme aux retours d’office), et – effectivement – cela interroge le statut même de la notion d’écrivain. Mais, en établissant le camp de ces échanges dans le territoire virtuel, si on change le statut symbolique de la publication, on renouvelle en partie l’immédiateté potentielle (qui a toujours été organique à la littérature, son travail, mais son statut de parole dans un temps donné) et l’effectivité du dire qui se constitue en récit ou poésie, on lui offre de s’établir plus près de la friction du monde – et c’est alors, en ce chemin même de grande pauvreté, y compris par cette terrible médiation de l’écran, notre chance la plus immense – peut-être un peu comme cette leçon du regard. Souverainement autonomes dans cette marche d’hiver : comme ce dialogue blog à blog, de la Charente à la Pologne, entre L’Exil des mots et Marche romane. La chance même à nos étals de plein vent.


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 5 février 2009
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