réinvention de la tablette d’argile

si le numérique est notre glaise


Note du 20/05/09 : à lire en complément, cet entretien avec Fabrice Epelboin de ReadWriteWeb, un point global sur l’édition, les appareils, très fine analyse de l’ensemble des paramètres, bonne façon de se mettre dans le bain des questions en cours...

Courant d’air frais dans les tablettes : il se régale, l’ami du site eBouquin à avoir de quoi nourrir sa veille tous les jours avec de nouveaux matériels.

Du coup, prendre conscience d’un changement d’orientation : là où Sony produisait un appareil électronique d’accompagnement en alu anodisé, protégé cuir, tendance contraire : le Cooler reprend l’architecture de l’ancien CyBook, désormais distribué par son fournisseur asiatique en marque blanche, lui met des couleurs, des fonctions simplifiées, et le propose à 220 euros – on est loin de la barre qui fera vraiment des tablettes un support grand public, mais on entre dans la fourchette des appareils économiques.

Côté CyBook, la joie de voir se profiler l’Opus, 150 grammes, écran 5 pouces, PDF et ePub embarqués, 12 tailles de caractères.

Bien sûr, à publie.net, on est extrêmement attentifs : nos textes se doivent d’être lus confortablement sur l’ensemble de ces appareils, à mesure qu’ils se propagent et se stabilisent. D’autre part, contrairement au schéma qui semble encore tristement dominer le monde éditorial : version numérique ou papier au choix, à prix quasi équivalent, nous pensons que l’usage que nous faisons des textes est désormais multi-supports, nous souhaitons le travailler et l’annoter sur notre ordinateur principal, l’embarquer dans l’iPhone pour les transports ou les files d’attente, l’avoir dans la tablette pour la lecture au lit ou en vacances [1].

Dans les tablettes numériques (une carte SD banale de 2 Go, vendue 10 euros, vous permet stockage de presque 1000 titres), c’est aussi le concept de bibliothèque qui change. Avec la large disposition désormais du domaine public, et ce qui s’amorce désormais dans la création contemporaine, l’énorme manque c’est les textes sous droits des années pré-numériques (Gracq, Simenon, Michaux, Perec dans ma Sony, quand ?).

Le choix fait par Bookeen avec l’Opus, l’arrivée du Cooler changent donc l’idée même de la tablette numérique : petit outil à mettre dans la poche, avec lecture confort livre papier, rien à voir avec lecture sur un téléphone, mais le choix d’un outil facile à transporter, acceptant vos propres textes (relire ses textes en cours, convertir en un clic les flux de sites préférés en volume ePub ou magazine PDF), et pour nous, auteurs, avoir sous la main, en cours, stages, conférences, la totalité de nos documents et notes, citations.

Nous sommes nombreux aussi à nous habituer à la présence, en vrac dans le fond du sac, d’un de ces mini NetBooks qui pèsent 300 grammes, mais permettent partout l’accès à la connexion : notre activité sociale donc plutôt par clavier que par téléphone (pour ma part, ai rompu avec ces machins-là, mais j’utilise un petit Dell Unitron sous Linux Ubuntu très surprenant, acheté 300 euros dans un Carrefour...) [2].

Pour ma part, depuis bientôt 1 an, le meilleur usage de la Sony, c’est en lecture publique, tenue d’une main, tourne de page d’une pression de doigt, liberté gestuelle et confort de lecture sur scène assurés... Rien que cela justifiait l’investissement.

Et ça continue bien sûr de bouger : ainsi, encore sur eBouquin, cette tablette pliable avec fonction annotations et connexion...

Enfin, la question essentielle : à quoi bon ces milliers de titres dans votre ordinateur, si ce n’est pas, comme en librairie ou bibliothèque, pour être guidé dans le butinage, disposer de tables et rayonnages, de partager et d’échanger en amont du choix et en aval de la lecture, ou de la rendre elle-même active (navigation, moteur de recherche, annotations partageables ou confidentielles, et triables...) ? Le monde de la publication de textes domaine public gratuits propose le texte au kilo, mais pas le service qui va avec, ni l’artisanat d’art que reste la préparation d’un livre, numérique aussi bien que papier.

Tout cela, on l’apprend au quotidien sur publie.net, avec nos propositions d’accès global au site par abonnement, un feuilletoir révolutionnaire (merci l’immatériel) avec recherche et annotations, votre bibliothèque numérique avec téléchargements multi-formats que vous gérez directement sur notre serveur...

[1Je rappelle, pour ceux qui continuent à imprimer sur papier les textes publie.net, qu’en choisissant l’option 4 pages par feuilles très bonne lisibilité et économie.

[2Photo ci-dessus : bazar de mon bureau ce matin (je n’en suis pas fier) : le MacBook Pro relié à l’écran 22", et ce petit Netbook qui sert de carnet pour écrire hors connexion, à droite enregistreur pour essais sons en cours, et la Sony pour les tests publie.net.


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1ère mise en ligne et dernière modification le 19 mai 2009
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