librairies, en 2001 comme aujourd’hui

petites et grosses librairies, indépendance, fonds...


Cette passion tenace des libraires, titre cet article très développé du Monde diplomatique, transmis par Pierre Ménard.

C’est d’abord un beau tour de France des librairies indépendantes : Le Divan ou les Cahiers de Colette ou l’Atelier à Paris, Ombres Blanches à Toulouse, les Cahiers d’Empédocle à Besançon...

Parmi les questions abordées : paradoxe que la présence d’une FNAC dynamise les librairies indépendantes voisines... La question du fonds, telle que vue Henri Causse (Minuit) : « Dans les années 1970, beaucoup de libraires se faisaient un point d’honneur d’accumuler des stocks, cultivaient leur image d’intellectuels et ne se percevaient pas, d’abord, comme des commerçants - rappelez-vous qu’autrefois ils portaient l’épée. Beaucoup se flattaient de posséder tout l’œuvre de Georges Bataille ou d’Antonin Artaud, et auraient considéré comme une déchéance de vendre des polars ou des bandes dessinées. » Les questions des stocks et des commandes, et même celle du gratuit : « Tel ce vieil homme, qui habite à 30 kilomètres du Havre et, régulièrement, vient passer la journée à La Galerne (Rouen) : calé dans un fauteuil, des livres d’art sur les genoux, il ne repart, vers 17 heures, que pour reprendre son car. »

Questions sur le conseil ou le relationnel dans la prescription. De la loi Lang et des livres à haute rentabilité. Ou la question du temps de présence en librairie, quand on sait qu’elle est désormais réduite en moyenne à 6 semaines, tous livres confondus : « Par le temps que nous donnons à certains livres, qui restent six ou huit mois sur les tables, explique Christian Thorel. Il s’agit moins de les imposer que d’éveiller un intérêt. Il arrive que, par ce biais, un client découvre un auteur ou explore un thème. »

Il n’y a quasiment rien dans cet article (si, la recrudescence des vols dont pas mal d’amis libraires se plaignent, plus vulnérables que les Fnac ou Virgin qui payent des vigiles, quand les systèmes magnétiques ne dépistent pas les emballages genre isotherme glissés dans le cartable). Et juste on tique avec la mention « Le livre électronique coûte cher, 5700 F ».

Parce qu’il s’agit d’un article de 2001, qu’on le lit comme si tout cela parlait de maintenant. Il y a un temps du livre papier qui ne correspond pas au temps de surgissement lié aux usages du Net – et si une partie des fissures actuelles tenait justement à cette seule friction des temps ?


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 20 août 2009
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