accident de personne

... en 128 pages et 271 liens internes, par Guilaume Vissac


Après 2 créations étonnantes, Le livre des peurs primaires et Qu’est-ce qu’un logement, nous accueillons à nouveau l’auteur du site Omega Blue – maintenant remplacé par Fuir est une pulsion [1]) pour un étrange opus sur quai de métro.

Ce qu’on propose, avec Accident de personne, c’est une immersion par rebonds multiples, le livre étant basé sur deux espaces de navigation différents (la nappe de texte, la nappe de notes)...

Et pour bien d’entre nous, ce qui a correspondu aussi à une expérience twitter décalant complètement l’idée du roman twitter ou de l’écriture en direct... Pour ma part, je crois qu’il m’a fallu atteindre le milieu de l’expérience pour découvrir que le mystérieux @personne n’était autre que Guillaume Vissac.

L’occasion pour moi d’inaugurer une nouvelle appellation, Temps réel, pour ces textes qui ouvrent directement la littérature à l’expérience du monde.

Après toutes ces heures dans la préparation et l’invention de cet Accident de personne, un peu de l’émotion des choses nouvelles : laissons les autres s’amuser avec leurs journées d’études et lois et rapports sur livre enrichi ou livre augmenté, travaillons tout de suite dans l’espace numérique et ce qu’il inaugure de rapport au monde.

Attention particulière a été portée pour lecture sur téléphones, iPhone ou Androïd (et ça marche sur Aldiko, qu’on se le dise !). Accident de personne est dès à présent disponible sur publie.net et l’immatériel, il le sera dès demain chez nos distributeurs, à commencer par FeedBooks (merci Hadrien Gardeur, beau démarrage pour cette librairie qui pour nous est un beau poumon d’invention), ePagine, Bibliosurf, FnacBook et bien sûr l’iBook Store pour achat direct d’un clic via votre iPhone ou iPad.

Grand merci à Guillaume Vissac de sa confiance. Je le laisse raconter (et c’est repris en prologue du livrel). Vos signalements, billets, recensions seront évidemment bienvenus, et tout simplement... vos lectures !

FB

Photo ci-dessus : Guillaume Vissac, portrait en @apersonne.

Guillaume Vissac | @personne


Pendant presque deux ans, je passais entre deux et trois heures par jour en transport en commun (RER, métros). Tout ce temps là, mis bout à bout, ça fout la lourde comme on dit par chez moi, le vertige.

J’ai donc eu mon compte d’accidents de personne, je ne les ai pas comptés, mais toujours une atmosphère particulière dans le wagon lorsque le conducteur l’annonce, ou sur les quais quand les écrans clignotent.

Un jour l’un d’entre eux m’a fait arriver deux heures en retard dans mon boulot de l’époque. Ce jour-là, l’idée d’en faire quelque chose, de prendre des notes, et l’écriture de la toute première.

La prise de notes a duré un an et demi. Toutes ces notes (ou la plupart) ont été écrites directement embarqué soit dans les wagons, soit sur les quais, au téléphone portable classique, ensuite via l’iPhone.

J’ai vu de suite que c’était un truc fait pour twitter. Je n’ai pas twitté en live : j’ai un peu peur de l’instantané, et puis il fallait l’organiser, faire le ménage. Alors ça s’est étendu dans le temps, et tant mieux, ça m’a permis de faire mûrir .

Fin 2010, j’avais plus de 200 fragments d’écrits, tous de moins de 140 caractères, alors j’ai créé le compte @apersonne, j’ai épuré mon texte. J’en ai gardé environ 160.

De cette façon, j’ai pu mettre en ligne 5 fragments par jour pendant un mois tout juste. C’était novembre, j’ai choisi décembre, et ça tombait bien avec Noël et réveillon à la fin comme acmé. L’idée était là depuis le tout début, de pouvoir programmer les twitts à heure fixe, tous les jours 7h, 9h, 12h, 18h et 20h, afin que les twitts puissent être lus aux heures de pointe, dans les transports précisément. Et puis ça avait un côté feuilleton : les followers ont commencé à savoir que c’était « bientôt l’heure d’@apersonne ».

Passé fin décembre, j’ai mis au propre, rassemblé le tout dans un abécédaire. A l’origine il n’était pas prévu que des figures émergent, et puis des personnages sont apparus d’eux mêmes, par exemple celui qui cherche une chanson idéale pour la passer au moment de mourir, celle qui se tue mais plusieurs fois, car ça marche pas, les régulateurs de flux que je voyais tous les jours deux fois par jour, etc.

Alors les classer par personnages, c’était une idée. Les notes de bas de page, c’est venu pendant cette phase là, histoire de faire dialoguer tout le monde, du coup toutes les notes sont inédites, jamais apparues sur twitter, plus de 140 caractères pour certaines.

Je me demande toujours au moment de compiler ce genre de projet volatile : quelle sera la règle du jeu ? La règle du jeu ,ce serait de pouvoir naviguer dans tout ça sans suivre d’ordre, ni alphabétique ni rien, simplement rebondir d’une fiction à l’autre. J’aime cette idée de ne pas lire de la page 1 à la page 99 mais dans le désordre.

D’où les 271 liens, chaque titre dans les notes étant discrètement interactif.

[1Et merci pour la recension de La science des lichens, ce partage est notre planche de salut...


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1ère mise en ligne et dernière modification le 23 janvier 2011
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