matin permanent des blogs

a rarement été aussi évident comment le web est désormais le lieu même de l’invention littéraire


Un monde vivant, où chacun a ses tenseurs et ses circuits, un monde où chaque point précis vit selon son rythme, avec une respiration. Et pas d’inventaire exhaustif possible. Ce matin, à 6h, un orage suivi de pluie lourde. Ouvrir l’ordinateur dans ce bruit au fond, qui maintenait la nuit même aux heures du jour. Ainsi :
 la femme machine, deux effrayantes vidéos de démo japonaise de robots humains, où des monsieurs pas très exotiques reconduisent la femme serviteur obéissant dans la Grange de Karl Dubost, et espaces repliés, réflexion du même Karl [1], sur son propre dés-attachement aux lieux, suivre les 2 liens qui renvoient au récent tremblement de terre du Japon ;
 Groupement de défense contre les ennemis des cultures, l’art web d’Arnaud Maïsetti, à partir des signes arbitraires des villes ;
 la 23ème de la todo list de Christine Jeanney, à partir de photos envoyées, aujourd’hui en provenance de Liminaire – à suivre au jour le jour (et ne pas hésiter lui envoyer clichés pour qu’elle la prolonge longtemps !) ;
 comment ça va sur la terre ?, les fables vidéo de Léa Toto, autre suite majeure ;
 sortir du rêve sur abadon, ou sur un vers de Racine dans aux bords des mondes ou le poignant venez vite je n’arrive pas à la réveiller dans le semenoir – la littérature telle qu’elle se cherche et s’exerce ;
 très belle série et la nuit dans effacements d’Ana NB, je lui emprunte l’image ci-dessus, et en contrepoint pourquoi pas le fut-il ou versa-t-il de Christophe Sanchez ;
 possibilité de lire aussi comme en parallèle ou opposition (ou bien le syndrome vases communicants qui deviendrait permanent ?) le fuir est une pulsion de Guillaume Vissac et le Kwakizbak de Christophe Grossi ;
 très dense série Le pays inconnu (un voyage en morceaux) de Laurent Margantin, ou en opposition l’infinie et continue fragmentation auto-réflexion du face terres de Daniel Bourrion ;
 ou le festival d’Avignon au jour le jour de Brigitte Célérier, avec les photos des rues...

Plus que jamais, alors qu’un nouveau poids lourd des réseaux, Google +, vient défier Facebook et Twitter, s’accrocher ferme et en confiance à nos contenus, au web comme espace de création – indissociables de ces nappes secouées au vent qui les propulsent, mais à condition de ce travail préliminaire, celui qui donne permanence, assembleur d’univers...

[1Karl Dubost est invité avec Arnaud Maïsetti, Hubert Guillaud et moi-même à ouvrir la saison des rencontres remue.net, le 14 octobre prochain : je voulais lui proposer une présence en vidéo-stream depuis Montréal, le hasard fait qu’il sera à Paris... Une première, donc !


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 12 juillet 2011
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