pourquoi c’est à moi qu’il envoie ça, celui-là ?

marre d’être sous la pression des chacals parce que mon adresse mail est publique


Reçu à l’instant par mail :

Bonjour,
Je fais partie des auditeurs les plus fidèles de France Culture, et des plus assidus au " feuilleton ". Mais j’éprouve, depuis maintenant trois ans, une certaine impatience à entendre si souvent les feuilletons de François Bon. Ils sont très bien écrits, et suscitent beaucoup d’intérêt. Mais leur programmation si fréquente, et si souvent renouvelée, génère à la longue une certaine lassitude. Un peu de variété ne nuirait pas. Nous sommes sur France Culture, pas sur Radio François-Bon. Alors, quelles que soient vos relations, que je suppose d’amitié très proche, avec cet excellent auteur, et votre souci manifeste de lui ouvrir une prébende radiophonique, de grâce... laissez résonner d’autres voix, et tomber dans d’autres mains les quelques piécettes de la commande publique.

Tous mes vœux pour l’année qui s’ouvre,

A... L...
Enseignant de lettres classiques

 

Et ma réponse :

Merci, vous êtes très gentil. Sachez que ces enregistrements datent de 2002, 2004, 2006 et que je n’ai pas retravaillé pour France Culture depuis. Nous sommes prévenus de ces rediffusions sans participer en quoi que ce soit à ce genre de décision, qui participent effectivement, comme vous le dénoncez, d’une politique générale de commande et de création beaucoup plus restreinte que dans ces années-là, à notre préjudice certains, artistes comme auditeurs.

Alors par pitié envoyez vos remarques à eux et pas à moi, et vous pouvez toujours aussi éteindre la radio et aller lire un livre.

FB

En ce moment je me sens usé, fatigué.

La qualité d’enseignant de lettres classiques ne donne pas vraiment compétence sur les questions touchant Led Zeppelin, mais, tant qu’à s’en revendiquer, on aurait pu supposer que ça éviterait au moins la muflerie.

J’en ai ras-le-bol, de tout ça. Je crois bien qu’une petite cure de déconnexion s’amorce un de ces quatre.

Nota 1 : lorsque j’ai appris le mois dernier que ce feuilleton de 2004 serait une fois de plus rediffusé, j’ai fait la même remarque aux responsables du service fiction de France Culture, nous nous sommes rencontrés, et avons échafaudé au contraire de nouveaux projets, peut-être enregistrement dès l’été prochain. Ça dépendra aussi de moi, autres boulots en cours, et l’envie de plus en plus résolue de travailler l’espace du web (mais France Culture en ce moment c’est aussi un énorme chantier web, qui va réserver des surprises à brève échéance). Mais là ça me dissuade : au moins, sur Tiers Livre et publie.net, j’ai pas de comptes à rendre de cet ordre.

Nota 2 : comme pour énormément d’auteurs de ma génération, les commandes et la confiance de France-Culture, notamment pour moi des Nuits Magnétiques (Adler/Veinstein, dès 1986) ou des dramatiques (Attoun), enfin ces feuilletons (à l’initiative là encore, pour le premier, de L. Adler à l’époque directrice de Culture) ont représenté un poumon essentiel, aussi un apprentissage technique important, concernant la voix, l’enquête documentaire, le montage. Les relations qui en sont résultées avec les réalisateurs sont devenues des amitiés, des compagnonnages. Mais écoutons-nous la radio de la même façon qu’il y a 5 ou 10 ans, demandons-nous la même chose à la radio ? Je ne condamne pas l’évolution de Fr Culture sur le fond (je suis plus malheureux de ce qu’Arte ait abandonné les lucarnes qui m’ont permis Paysage Fer et 3 autres docus sur les ateliers d’écriture) : on me proposerait d’écrire aujourd’hui une dramatique radio, je dirais non, parce que je ne saurais pas faire, ou, tout simplement, pas au centre de mon projet.

Voilà, discussion ouverte. Mais recevoir par mail ce genre de plouquerie à propos de Radio François Bon ça me donne envie de vomir, mais vomir...

Quant à la prébende, pauvre type, on va comparer nos ressources respectives, si tu veux.

Et il vient me le dire chez moi, monsieur l’enseignant de lettres classiques.

Il doit être heureux de son coup, ce soir, le goujat. Et je ne vous dis pas le pseudo de son adresse mail, même s’il a l’honnêteté de signer de son nom : un fauve, vous dis-je. Petite photo datant de l’enregistrement du Led Zep, il y a 7 ans, parce que c’est un fort souvenir d’amitié et de boulot qui nous tous fait avancer d’un cran. Probablement prise par Jean-François Néollier, et Claude Guerre au premier plan.


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1ère mise en ligne et dernière modification le 6 janvier 2012
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