campagne électorale, 2/15

on voyait parfaitement qui tirait les ficelles


L’essentiel, c’est la jeunesse, disaient les candidats. La jeunesse, c’est la France de demain, disaient les candidats : et qui donc les auraient contredits ?

Mais ils n’aiment pas trop, les mômes dans les écoles, les visages lisses, les paroles qu’on savait d’avance et par coeur, le trois petits tours devant micros et caméras et au revoir. Au fond, on en avait assez du cirque.

On avait trouvé plus simple : un mannequin promené, mains largement ouvertes, et le sourire permanent de qui a confiance.

On le promenait au-dessus du sol, on entrait dans toutes les classes. On s’était promis de faire cela dans toutes les écoles. On avait plusieurs mannequins, on promènerait l’ensemble des mannequins des candidats principaux dans les classes, pour respecter l’équilibre.

Il suffisait d’une bande son, applaudissements, cris, un peu d’hymne, un fond de téléviseur.

Seulement, pour que ça marche, il ne fallait pas que les ficelles soient trop visibles. Ici, par exemple, sur cette photographie, on voyait beaucoup trop la manipulatrice.

 

Photographie @ AFP, Montpellier, 29/02/2012, utilisée sans permission : c’est pour la cause.


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 29 février 2012
merci aux 469 visiteurs qui ont consacré 1 minute au moins à cette page