dialogue de Claude Ponti avec les animaux

avant l’inauguration de l’expo de Claude Ponti à l’abbaye de Fontevraud, le 31 mars...


Et si l’important, c’était de pousser la frontière ?

A priori, c’est simple : l’exposition des dessins, planches et objets de Claude Ponti, abbaye de Fontevraud, à partir du 31 mars 2012.

Et, en accompagnement, un atelier mené avec trois groupes successifs de 7 enfants du foyer des Tourelles, des plus petits aux plus grands, pour la réalisation d’un village en terre cuite (la 2ème cuisson étant réalisée directement sur place), sous la direction d’Armelle Benoît.

Personnellement, je n’écris jamais lors des ateliers d’écriture que j’anime. D’autres, oui. Ai assez à préparer, puis me concentrer sur la proposition et son exposé, puis préparer le temps tout aussi intense de la réception des textes, leur lecture à voix haute, analyse et retravail.

Claude, lui, tout en étant parfaitement immergé dans l’atelier et constamment en dialogue avec les enfants, tout aussi bien qu’Armelle et moi, s’est fait son petit coin. Ce n’est pas une table à l’écart : les enfants viennent voir ce qui sort de ses mains, s’installent tout près de lui pour leurs propres réalisations.

Mais, comme ces artisans qu’on voyait encore, dans les rues des villes italiennes, il y a quelques dizaines d’années, travailler à vue même de la rue, il sculpte comme eux, avec la même terre qu’eux, les mêmes outils (ah non, il a avoué le soir qu’il avait piqué des crayons de couleur pour servir d’armature, mais n’avait pas osé donner l’idée aux enfants), et voilà : pourtant ce n’est pas exactement la même chose qui en sort, puisque nous on y reconnaît bien la patte pontienne, ou l’étrangeté des créations fantastiques que sont ses livres.

Hier, le matin et l’après-midi, deux de ces étranges créatures sont nées dans l’atelier (il y en avait eu d’autres les premières séances). Elles seront cuites pour être incluses dans l’exposition. Elles n’ont pas eu le temps de recevoir un nom. Pour l’une, qui n’avait pas été pensée avec cheveux, Laura est intervenue sur le travail de Claude – est-ce que ça change quelque chose au statut de cette terre, ou au statut des maisons réalisées par les enfants des 3 groupes ?

Je n’ai pas la réponse. Manque une photo : Armelle Benoît, le soir, emballant les 2 créatures pour les emmener à cuire.

Reste la posture. Être ensemble et faire. Et que c’est tellement élémentaire qu’il n’y a pas d’autre hiérarchie qu’intérieure.


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 22 mars 2012
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