vendredi nouveautés (pour une autre politique des prix du livre numérique)

du vendredi au lundi, sur publie.net, chaque semaine 4 titres à prix promo, dont les nouveautés


Rappel : la semaine dernière, pour l’importance à nos yeux de Le jeu continue après ta mort de Jean-Daniel Magnin, nous décidons de le proposer toute une semaine à prix lancement, 0,99 euros (mercredi, il reviendra à 2,99, mais des dizaines et dizaines d’exemplaires seront déjà en circulation).

Du coup, dans l’équipe, prolongement de la réflexion : pourquoi ce même prix de lancement ne bénéficierait-il pas aux nouveautés mises en ligne à même date – d’autant qu’avec La détente (enquête de Laetitia Gendre, texte et dessins, dans des clubs de tir des périphéries urbaines) et Photo de classe/s (portraits de parents d’élève à l’heure des confidences, le soir dans la salle vide, par Jean-Pierre Suaudeau), plus deux publie.noir tout frais, Dossier Kristina de Patrick de Friberg et L’assassin du Banconi de Moussa Konaté, la semaine était belle sur publie.net...

Tout ce week-end, il y avait donc 5 nouveautés (plus nos classiques, en général distribués à ce prix) disponible à 1 euro sur publie.net (précision : le .99 nous est imposé par les seuils Apple), et nos visiteurs en ont profité, rudement profité...

Alors d’autres questions surgissent :
 est-ce que c’est brader notre travail ? Économiquement, non. La recette étant partagée auteur/éditeur, le manque à gagner est plus que compensé par le cercle de ventes plus large.
 y a-t-il une valeur absolue pour exprimer le travail de création ? Balladez-vous dans discours officiels sur ces questions : la seule évaluation du prix de vente du livre numérique s’effectue par rapport à la distribution du livre imprimé. Pour laquelle un seul paramètre est similaire : la remise libraire approximativement à 35%. Tout le reste se volatilise avec le numérique, sauf le coût de l’editing, avoir à publie.net assez de rentrées sur la part éditeur pour rémunérer nos 2 codeurs, et travailler dans le plaisir, à notre rythme, sur des textes qui nous importent. Depuis quelques semaines, un considérable travail souterrain de rehaussement, reprise et mises à jour, mais les templates génériques qui s’élaborent progressivement bénéficient à l’ensemble du catalogue, les études sur le coût de l’ebook qu’on voit proliférer aussi sont souvent assez comiques à lire quand on a les mains dans l’économie réelle. A rebours donc de l’arnaque qu’est en train de devenir le commerce du livre numérique, où rien ne devrait être au-dessus de 5 euros, mais avec garantie d’une rémunération au moins à 50% pour l’auteur chez tous les éditeurs, nous on commencerait par le prix poche.
 ça fait mince comme épicerie, notamment pour les libraires ? Je constate que les visiteurs qui viennent tester un eBook à 1 euro sont souvent de nouveaux clients, qu’on est très loin avec notre catalogue contemporain d’avoir rejoint les dizaines de milliers de possesseurs de Kobo, Odyssey, Kindle etc... Et tant qu’à faire, qu’ils prennent conscience qu’on fait nos epubs en vrais pros, mais qu’à l’intérieur la langue sonne un peu différent. De très nombreux de nos visiteurs ont accompagné le texte au prix lancement d’un ou d’autres titres pris dans l catalogue...
 d’accord, ça marche une fois, est-ce que ça marcherait plusieurs semaines d’affilée ? Alors là, ce n’est pas mon raisonnement. J’ai d’autres constats : la réticence, hors notre noyau de grands lecteurs, à passer à la formule abonnement, que pourtant nous avons été les premiers à instaurer. Et, dans ces visiteurs non abonnés, une masse grandissante de clients réguliers, mais chacun avec ses affinités.

Ce que nous souhaitons, c’est offrir chaque semaine sur le site une marche d’entrée simple et facile, qui permette à la fois de découvrir les textes au moment où ils paraissent, que nombreux sont les échos sur les blogs, et à la fois soit comme une prime de fidélité à ceux qui nous visitent le plus assidûment. Donner une chance à des textes pointus, à des auteurs impliqués dans une réflexion de fond sur littérature et numérique. Balladez-vous sur les plateformes de ventes : lesquelles ont le culot de s’écarter du modèle sempiternel des meilleures ventes ?

Merci à celles et ceux qui ont participé à cette réflexion du week-end, auteurs, lecteurs, équipe et surtout quelques-uns de nos libraires en ligne. Merci notamment à notre partenaire ePagine, et les 40 libraires indépendants affiliés : c’est eux qui ont été le premier revendeur, après les ventes directes sur notre site. Preuve qu’à se battre sur le terrain de la médiation, on peut encore envisager en France un modèle de distribution assurant une diversité. Je note aussi, vu les délais de validation d’iTunes depuis 2 mois, ils sont les seuls de nos revendeurs (notamment Amazon et Fnac) à n’avoir pu entrer dans ce jeu promotionnel, dommage.

À l’inverse, pour que nos revendeurs puissent préparer ces vendredis nouveautés, nous allons fonctionner un peu différemment :
 les nouvelles parutions sont déposées chez les revendeurs dès le lundi, ou dans le cours de la semaine, mais avec date de parution seulement le vendredi, et prix réglé sur 0,99 du vendredi au lundi soir.
 nos 2 ou 3 nouveautés de chaque semaine sont complétées chaque vendredi d’un ou plusieurs titres du catalogue mis à jour ou révisé, qui bénéficiera lui aussi de ce prix de départ.
 on aura donc en permanence sur publie.net, du vendredi matin au lundi soir, 5 titres à prix nouveauté, qui basculeront le mardi sur leur prix définitif. Lequel j’aurais aussi tendance à baisser : mieux vaut pour les auteurs que les textes circulent avec prix de vente à 1,99 ou 2,99, que les montrer dans nos vitrines sans qu’ils sortent, on s’y retrouve tous.

Une manière différente d’aborder la valeur intrinsèque du fichier numérique ? Et pourquoi pas... Je confirme que publie.papier (impression à la demande, chantier avance) seront proposés dans une gamme de prix abordable (10 euros tout ronds collection "brefs" 50 ->110p, 12 ou 14 euros les 110->180p, 16/18 euros les 180/240...) avec un code permettant le téléchargement gratuit de la version numérique de l’ouvrage, y compris bien sûr pour les achats bibliothèques [1], et sans restriction d’usage.

A titre exceptionnel, jusqu’au vendredi 3 mai, vous pourrez continuer à télécharger Photo de classe/s, La détente, La vie des abeilles, Dossier Kristina et L’assassin du Banconi à 0,99 euros, chez tous nos revendeurs.

Ce vendredi 3 mai, et jusqu’à lundi 7, vous bénéficierez du prix de lancement publie.net pour une réédition d’un livre magistral, Ne cherchez plus mon coeur, de Jean-Michel Maulpoix, voyage baudelairien que nous sommes nombreux à considérer comme un des essentiels du chemin de Jean-Michel (1ère publication POL 1994, nous le reprendrons aussi en POD), Poreuse de Juliette Mézenc (dont nous avons déjà publié Sujets sensibles), une reprise de la petite apocalypse illustrée de Josée Marcotte, et 2 autres qui seront surprise (ou plutôt, annoncés mercredi matin).

Merci d’être avec nous dans cette nouvelle route. On cherche, on cherche à tâtons comme les copains bien sûr. Mais on avance. C’est ce qu’on veut d’abord : avancer. Faire connaître nos auteurs, faire respirer le web et la lecture, casser les cloisons de verre.

[1Je rappelle cependant que, dans les dispositions législatives en usage, les ebooks téléchargés à l’unité ne peuvent être utilisés pour du prêt bibliothèque, ni mise à disposition de liseuses. Pour ces expériences, et en attendant un hypothétique changement juridique, nous réservons un accès téléchargement gracieux à nos bibliothèques abonnées ou passant par achats grands comptes – s’adresser à Élisa Boulard, l’Immatériel-fr. La distribution bundle du fichier epub avec le livre papier permettra de contourner très tranquillement cette restriction légale.


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 30 avril 2012
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