un novembre dedans

de remonter dans son propre temps et finalement trouver toujours la même chose


En cliquant (par erreur, lors d’une sauvegarde) sur importer depuis Outlook dans l’agenda iCal du Mac, je me retrouve avec sous les yeux tous les événements notés depuis 2003,et disparus à mesure dans les entrailles numériques !

Remarquer que ça ne me sert à rien – sinon à retrouver telle photo, en essayant de retrouver le jour où j’avais pu aller là, faire tel truc. Pas trop idée pour avant, ça passait encore par des agendas qu’on achetait en septembre, ces gros machins noirs avec une reliure granuleuse, je ne me souviens même plus la marque et je ne les ai pas archivés, surtout pas. Mais 2003 c’est la période où je me munis d’un premier appareil photo numérique, et donc en gros, pour chacune des dates repérées ci-dessous (je n’avais pas l’intention de faire ce billet, c’est juste pour finir une journée un peu décalée, béquilleuse), je peux exhumer aussi une ou des photos – ça change quoi ?

Avec comme résultat bizarre aussi que disparaissent des continents entiers de choses faires, villes traversées, écritures et autres ateliers, mais qui ne se passaient pas cette semaine-là, qu’on promène arbitrairement jusqu’à dix ans en arrière.

le 4 novembre 2011


Donc, à survoler les débuts novembre, découvrir que vers ce jour, l’an dernier, j’étais en atelier d’écriture à Louvain-la-Neuve, expérience qui a passé trop vite, avec chaque fois un peu trop lourd à avaler dans les deux jours, fier par contre de la petite expo montée par l’équipe avec Frédéric Blondeau, ces 10 questions au livre, qu’on a dû inaugurer à ma venue suivante, le 17. Et deux cavernes à merveilles découvertes en cours de route : la salle des trésors de la bibliothèque et l’ancien parking souterrain transformé en stockage des archives – ma résidence aurait pu se limiter à ces 2 explorations, voire même y dormir plutôt que l’hôtel Mercure.

 

le 5 novembre 2010, suivi du 19


Le 5 novembre 2010, je vois que c’est mon 6ème atelier hebdo avec les L3 de la fac de Poitiers, un bon groupe. La semaine suivante c’était la base sous-marine de St-Nazaire, invité à la MEET par Patrick Deville, et cette lecture en binôme avec Golovanov : même impression, truc génial qui vient une fois et puis hop, s’en va. C’est aussi la période où on avait lancé ce bel atelier des jeudis soirs à la BU d’Angers. Gérard Lambert, de la librairie Voix au Chapitre, qui tenait depuis si longtemps les tables dans ces événements, vient ce mois-ci de déposer son bilan – salut aussi.

 

le 4 novembre 2009, suivi du 6


En novembre 2009, c’est à l’UdeM Montréal que j’ai cours le mercredi, et 2ème "classe-maître" à la bibliothèque Gabrielle-Roy de Québec le vendredi – ça c’est un souvenir qui s’était installé assez dans le temps, une bonne dizaine, et on restait dans la bib jusqu’à fermeture à 21h30, point commun avec la BU Angers la musique mise très forte alors qu’on était en pleine concentration de la lecture des textes, pour virer tout le monde en vitesse à la fin. Je crois que je suis un peu écroulé par la charge de travail que représentent les 2 interventions en fac, quand je vais à Montréal je photographie surtout les camions que double lentement le bus Orleans Express, mais ça c’est un exercice que je ferai tout au long de l’année. Ou ces textes bizarres qui me venaient au retour le soir.

 

le 13 novembre 2008, précédé du 8

En novembre 2008 même période je suis à Kiel, un beau stage de 3 jours avec les étudiants de français là-bas. Souvenir du canal traversé le matin, les Tacke qui m’hébergeaient m’avaient montré des coins pas vraiment connus, et une belle lecture du groupe le samedi soir – ensuite ça avait été direct le départ pour le salon du livre de Montréal et l’histoire de l’alerte incendie au Hilton, épisode qui me ferait bifurquer vers livre imprévu, écrit en partie au printemps suivant à Moncton et Halifax : est-ce que je retournerai à Moncton et Halifax ? Et je découvre que c’est juste avant, le 8 novembre 20008, que j’avais été à Strasbourg librairie Kleber parler de Led Zeppelin, et qu’exactement comme ce dernier samedi la rencontre s’était terminée à 18h20 pour expulsion en courant vers le TGV de 18h46.

 

le 16 novembre 2007


Sans cette bizarrerie de ma machine aspirant et resoufflant soudain toutes ces dates mortes, je n’aurais pas retrouvé que c’est le 17 novembre 2007, marchant sur la plage en fin d’après-midi, que j’avais eu l’idée globale de publie.net et que le soir vers 23h j’envoyais un courrier à une soixantaine de contacts mails, amis et auteurs (il n’est plus en ligne, mais le courrier suivant en lien donne l’idée). Si j’avais su dans quoi je m’embarquais, est-ce que j’aurais cliqué sur envoi ? Je crois qu’oui quand même. Je note que 20 il y avait eu grève SNCF et que le 22 on avait fait un casse-croûte avec Claude Ponti, maintenant je revois le bistrot près des Beaux-Arts. La semaine suivante il y avait eu un stage d’écriture à la Sapienza de Rome, et ça oui, aussi, j’aimerais bien refaire. J’ai fait combien d’ateliers d’écritures et de stages, depuis 20 ans ? Pourtant, pas blasé ni lassé, même cette année avec cette très grande bizarrerie de mener simultanément une expérience à Fos-sur-Mer (sidérurgistes, un groupe de 7) et dans le master création littéraire du Havre (un groupe de 9).

 

le 9 novembre 2006


Il paraît que ce jour-là j’ai dû porter la voiture au garage pour changer l’embrayage. Ce qui prend signification puisque depuis le garage a été fermé puis rasé, je passe toujours devant pour aller à la boulangerie – qui va être rasée aussi –, pourtant je revois bien les visages de mon vieux garagiste et de son ouvrier. Sinon c’est résidence à la bibliothèque de Pantin, mais pas suffisamment détaillé : juste l’indication Pantin Pantin Pantin Pantin cinq fois dans le mois. C’est aussi à ce moment-là qu’on enregistre le feuilleton Dylan pour France-Culture, dernier travail que j’y ai fait – c’est Jean-François Néollier qui m’avait piqué mon appareil-photo. Qu’est-ce que c’était bien, le temps de la radio...

 

le 8 novembre 2005, suivi du 18


Atelier d’écriture encore : le stage annuel de l’académie de Versailles, qu’on accueillait au Théâtre 71 de Malakoff. J’aimais bien ce lieu, même si parfois, faute de place, on nous prêtait la salle de conseil municipal de la mairie voisine. Dans les ateliers d’écriture, compte toujours beaucoup le trajet qu’on fait pour s’y rendre et en revenir (pour ça que je souffre avec Le Havre, Fos c’est différent parce que c’est aller dans sa tête vers l’usine). Malakoff évidemment juste quelques stations de métro depuis Montparnasse, puis ce tissu de petites rues avec la vieille diversité des maisons de banlieue, c’était propice. Et c’est le 18 novembre 2005 que je vois marqué Besançon : lecture avec Pifarély au musée du Temps, grand souvenir. Lu quoi ? peut-être Rabelais. Bizarre comme on peut se souvenir d’un lieu, de ce qui se passait avec le Pif, mais pas du tout de ce que j’avais dans les mains. Du mal aussi à visualiser ce que je trimbalais comme ordi : le petit MacBook blanc d’avant l’achat du premier des deux 15" que j’ai usés ?

 

les 8 & 9 novembre 2004


Je lis, pour le lundi 8, "Clermont/IUFM" – pas un souvenir extraordinaire de cette journée, je crois même un peu décevante, probablement sur thème des ateliers d’écriture. Je revois juste les visages, Jean-Pierre Siméon, Thierry Ermakoff, et aussi Charles Juliet. Je n’osais pas trop mitrailler en photo, mais je me souviens avoir dans mes archives une photo de Charles prise de dos – juste sa nuque. Là je ne la retrouve pas, peut-être elle était en ligne sur l’ancien remue.net. Souvenir que j’avais fait l’aller-retour en voiture (300 bornes, mais route bien repérée), parce que le lendemain je lis "BN/vidéo", les enregistrements faits au "Belvédère" du 18ème étage, pou préparer "écrire la ville". Je n’aurais même pas pu, à distance, retrouver l’année. Je vois marqué La Roche_Yon les 26/27, ces 2 jours sur Michaux, là souvenir fort.
Et c’est à ce moment-là que j’avais séparé mes pages perso de remue.net pour lancer ce site, sans idée de ce que ça deviendrait, sauf qu’il me fallait comme ça une caverne personnelle.

note du lendemain : la voici, la photo de Charles Juliet vu de dos, elle était dans l’ancienne partie du site...

 

du 3 au 8 novembre 2003


La semaine est barrée en rouge tout du long avec aussi, un an plus tôt, la mention "Clermont-Ferrand". Stage d’écriture comme on ne m’a jamais reproposé depuis : 5 jours en continu avec étudiants de la fac de Lettres, ils allaient en cours dans la journée et on commençait en cours d’après-midi jusqu’à 11h du soir, dans la salle de théâtre de la fac. Je dois avoir dans mon disque dur l’archive des textes, on avait bien construit. Favorable, ce genre de durée, et aussi la salle de théâtre. Entre mon hôtel et la fac (je revois le chemin), une station Antar en désuétude, je suis si heureux de retrouver le nom Antar que je la photographie – depuis elle est devenue un petit signe discret et récurrent que toutes ces années Philippe De Jonckheere rephotographiait et insérait dans son blog, ça ne concernait que nous d’ailleurs le petit signe. Cet hiver, c’est le premier qu’il ne travaille plus à Clermont, tiens ça me fait drôle : la station Antar va mourir un peu plus. En mai prochain, je dois aller 2 jours à Clermont pour un colloque Bergounioux (invitation Sylviane Coyault vient juste d’arriver), ce sera mon tour d’aller la photographier pour Phil Désordre. Je redécouvre d’ailleurs que ces pages photo datant de 2002 à 2004 sont toujours en ligne, même si j’ai supprimé pas mal de liens : archives webcam.

 

7 avril 2003


C’est la première notation électronique piochée par l’ordi – tout le reste avant c’est blanc. Le lundi 7 avril 2003, c’est marqué "Manif Breton", c’est le jour où on avait tenté de bloquer la vente de l’hôtel Drouot (mais pas de photo, merci à toi, Dominique Hasselmann, si tu en glisses une ci-dessous en commentaire ?


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1ère mise en ligne et dernière modification le 6 novembre 2012
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