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courriers du jour, en partage


L’outil peut sembler passionnant, mais les commentaires postés via forum à la suite des articles sont rarement significatifs de leur lecture : je pourrais aisément souscrire au point de vue de Chloé Delaume sur pourquoi, chez Bourdais, dont les dernières pages m’ont regonflé le moral ou De Jonckheere, nous préférons un site sans commentaires publics, après (pour moi) pas mal d’oscillations.

Ceci étant, s’exposer — je dis bien exposer soi, et pas seulement le travail en cours — via la vitrine ouverte sur l’atelier personnel via le site nous vaut des échanges réguliers et parfois surprenants, d’où cette série.

Par exemple, pouvoir être associé à cela, et le respect qu’une telle démarche soit intiée par la directrice d’école (qui ne peut savoir sans doute qu’en 1986-1987, lors de ma résidence d’auteur en Seine Saint-Denis, j’étais parent d’élève de cette maternelle !) :

Bonjour,

Je suis directrice d’école à Bobigny et membre du collectif RESF sur la ville.
Nous avons besoin d’aide pour de nombreux enfants sans papiers qui risquent l’expulsion et nous organisons un réseau pour les protéger.
Nous proposons (parce que sinon la presse n’osera jamais venir jusqu’à Bobigny, terre de sauvageons mangeurs de véhicules) à des personnalités connues de co-parrainer des enfants.
Le parrainage actif (suivi du dossier, démarches administratives) est assuré par l’enseignant de l’enfant.
Le parrainage républicain (aide juridique, aide au fonctionnement du réseau) par la maire de la ville
Le parrainage symbolique que nous vous proposons consiste à :

Accepter de parrainer un enfant et de donner vos coordonnées à son enseignant (courriel, portable) pour vous joindre en cas d’arrestation.
Dans la mesure de vos possibilités de venir à la cérémonie avec l’enseignant, l’enfant et sa famille le samedi 21 octobre à 12 h 30 à la salle des mariages de Bobigny. Si vous ne pouvez pas venir, vous pouvez envoyer une lettre qui sera lue en public et vous serez représenté par l’enseignant.
Actuellement, nous tâchons de solliciter de nombreux écrivains et artistes et déjà Jacques Tardi, Francesca Solleville, Hervé di Rosa, nous ont donné leur accord et seront présents le 21.
Un résumé du dossier réel de l’enfant vous sera remis et vous devrez en parler le plus possible à la presse et aux médias.

Nous avons actuellement plusieurs familles qui ont soit eu des refus, soit pas osé déposer des dossiers par peur de l’administration, soit pas su comment s’y prendre. Chaque jour, nous tâchons de les aider. Mais désormais les quotas de régularisations étant “atteints”, tous les dossiers, même ceux qui dans d’autres circonstances non électorales auraient pu “passer” ne passent plus. Sans l’aide de gens extérieurs à notre département, notre mobilisation restera inaperçue.

Vous remerciant de l’attention portée à notre requête,

Véronique DECKER

École Marie CURIE
Cité Karl MARX
93000 BOBIGNY

Evidemment beaucoup plus réservé quant au message suivant, qui tombe à la même heure. Voir l’immense, l’homme doute, l’homme captation, le nomade Nicolas Bouvier sponsorisé en billets TGV 1ère classe ou lots à 100 euros sur concours d’écriture, ça me hérisse, j’y vois une atteinte à sa mémoire, en tout cas une [involontaire] goujaterie. Le leur répondre directement, ou juste le dire ici ?

Monsieur Bon,

Je suis très heureux de vous annoncer l’ouverture du 6e concours de récits de voyage du pérégrin genevois (association fondée en hommage à Nicolas Bouvier, 1929-1998). Cette manifestation, organisée avec le soutien de la SNCF, des éditions Arthaud, de la librairie Gaia-Store et de let-s-talk.com, est ouverte à tous.

Cette année, le jury de sélection sera présidé par l’écrivain Yves Paccalet. Il sera entouré de Mmes Sophie Lajeunesse (responsable éditoriale, éditions Arthaud), Géraldine Bénestar (coordinatrice Festival du Grand Bivouac), Julie Libera (libraire, Gaia-Store) et de M. Jean-Marc Porte (rédacteur en chef, Trek Magazine).

Six textes seront récompensés. Premier prix : 300 Euros et un billet de train aller/retour en 1ere classe pour deux personnes sur un trajet TGV (ou longue distance) en France métropolitaine ; ce lot est offert par la SNCF. Deuxième prix : 200 Euros. Troisième prix : 100 Euros. Quatrième au sixième prix : des livres offerts par les éditions Arthaud et la librairie Gaia-Store. L’argent est remis par l’association. Autres récompenses pour les trois premiers lauréats : des tee-shirts offerts par Let-s-talk.com. Nouveauté : les textes primés seront publiés dans « Les lettres pérégrines », la revue de l’association le pérégrin genevois (parution prévue : été 2007). Plusieurs exemplaires seront offerts à chaque lauréat.

Le règlement complet et toutes les informations sont disponibles sur notre site internet : http://www.peregrin-genevois.net.

Nouvelles ou pas de nouvelles des expats. J’aime qu’avec Internet on puisse rester sans nouvelles d’un ami pendant 3 ou 5 ans, et puis hop, message et ça repart. Et celui qu’on avait connu accroché à sa terre et son école, le voilà dans la même accroche à l’autre bout du monde. Et puis, en lui répondant, avoir le pincement majeur : les amis nommés à Nabatieh, au Liban, en juin dernier, avec leur petit Cosme de 2 ans, ils ont tenu à partir. Blog en instance depuis le 6 septembre : Véro et Thibaud, vous êtes en ligne ? Et si c’étaient eux, les vrais héritiers de Nicolas Bouvier ?

Salut François,

Du temps s’est écoulé depuis notre projet abouti à Neuvy le Roi avec
les loulous du Collège. Nous nous étions revu et tu m’avais aidé pour
mon mémoire de "spécialisé". Depuis je suis allé enseigner en Afrique
et je suis en poste actuellement à Colombo au Sri lanka.J’aimerais cette
fois tester avec les enfants des 8 nationalités qui forment notre classe
une programmation de Français uniquement basée sur les productions
écrites des élèves.

Je souhaite que tu me procures des adresses utiles liant ateliers
d’écriture et l’école. Eh oui l’école.

J’aime pas écrire à une boîte intermédiaire qui n’est pas toi mais
bon... you should be busy !

En espérant que ce ne soit pas un robot qui traite mon message et qui me
réponde.

Fred 2CV de la SEGPA de Chateau Renault qui finalement tu vois a quitté
sa campagne...

Et réponse :

Fred,

Alors, là, te savoir à Colombo ça m’en bouche un coin...

Je te réponds dans les 48h, le temps de me rancarder un peu.

Je mets en copîe Thibaud, avec son expérience Manille il t’aurait répondu tout de suite, mais pas de nouvelles de lui depuis sa rentrée libanaise... (son site ici : http://thibaud.saintin.free.fr/ecrit/ mais le blog qu’ils devaient tenir depuis le Liban est silencieux )

À vite, et t’inquiète : je suis pas encore un robot, même si je suis tjs en Indre et Loire.

Et toi, pour commencer, un blog de ton école ? (bien apprécié ton eh oui l’école)

F

Un message de Claire Lecoeur (Aleph-Ecriture) après l’article de fond que nous venons de mettre en ligne sur remue.net : accompagner l’écriture, une traversée. Appel à débat, et ouverture par rapport à l’article lui-même, je peux transmettre les réponses..

François,
merci, vraiment, pour ton accueil, favorable et précieux. Il valide ce texte en lui donnant place dans un monde dont je partage les questions. Merci de lui offrir cela.

"Métier, pas métier..." dis-tu dans ta présentation. J’aimerais à cet endroit tirer le fil du "bonheur et de l’intensité des ateliers" que tu soulignes, en introduisant ce qui, pour moi, est au centre : cet engagement renouvelé de notre présence, à ceux que l’on rencontre et conduit, et au vivant dans la langue.
Cette présence qui nous engage auprès des groupes et des écritures me tient à coeur (sans doute fait-elle pour moi la différence entre l’enseignement - dans ce qu’il peut avoir de désincarné -, et la conduite des ateliers). Tu l’abordais dans l’introduction de Tous les mots sont adultes d’une façon qui m’avait touchée : "On s’expose soi-même pour induire et accompagner l’offre d’écriture. Et on demande aux participants de s’exposer en écrivant." Métier ou pas métier... Travail en tout cas. Travail, et prise de risques. Ce sont les risques qu’on prend pour soi qui permettent le travail. Ils ouvrent un espace de rencontres pour le neuf dans les rapports avec la langue.
Crois-tu possible d’ouvrir la fin de ta présentation dans ce sens ?

Je me suis demandé si l’entrée dans la lecture du texte serait facilitée à situer le contexte de sa publication ? "Cet article est d’abord paru dans le numéro de la revue (...), avec les textes écrits sur leur métier par des infirmiers en psychiatrie, dans le cadre d’un groupe d’écriture."
Merci de voir cela, si tu le penses nécessaire.

Je serai très intéressée par les discussions sur la posture d’animateur que ce texte sucitera. Formuler nos approches, oui. Faire connaître la singularité de ce travail. Les débats seront-ils accessibles sur le site ? ou transmissibles par toi ?

Merci encore une fois.
Amicalement
Claire.

Et je termine par ce mail d’Emmanuelle Pagano, publiée chez POL : et si tous les Internetteurs vivant en bord de Loire s’associaient pour une sorte de Loire littéraire virtuelle en photographiage continu ? On pourrait imaginer un site sous forme de carte interactive, et chaque balayage curseur ferait surgir la dernière photo. Cotisons-nous pour offrir un PowerBook à l’homme de Saint-Florent le Vieil...

bonjour,
suite de notre discussion d’ il y a un petit moment...
Bonne journée
Emmanuelle Pagano

Dans la photo quotidienne ou presque (en tout cas, récurrente), que je fais de la Loire à 7h50, depuis l’embouteillage sur le pont, en allant au collège, ce même jour, entre les 2 déclics sont apparus une brassée de migrateurs. Forme de réponse ?


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1ère mise en ligne et dernière modification le 15 octobre 2006
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