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film


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Pour moi, le cinéma a germé du roman, le cinéma de fiction s’entend. Avant d’avoir sa propre texture. Il a appliqué la forme littéraire à l’image. Il semble avoir remplacé le montage descriptif du roman par l’image, le travelling, le focus... L’histoire par contre reste complètement attachée aux principes romanesques, les dialogues aussi. On pourrait dire aussi que le cinéma est une écriture verticale et non horizontale, on pourrait dire également que ce serait une écriture illustrée. Mais bien entendu en le formulant de cette façon je laisse entendre que le film est né d’un amalgame peinture littérature. Très grossièrement dit. Je sais que c’est réducteur mais je le fais volontairement.

Or deux éléments s’intègrent au film d’une manière totalement différente et qui fait la différence... Ce sont l’espace et le temps. Un film fait ce qu’il veut du temps et ce qu’il veut de l’espace aussi. Il peut traiter une histoire sans respecter ni l’un ni l’autre et pourtant le faisant, cette dernière reste compréhensible et même s’enrichit de dimensions subtiles et que nous avons appris totalement à comprendre. Il s’agit bien ici de l’objet film

Or je suis étonnée que le roman ne soit pas encore parvenu à intégrer dans sa manière de développer le récit, la liberté d’espace et de temps que le cinéma pourtant a installé depuis le temps dans nos grilles de lecture. Je parle là de montages complexes. Pourquoi ?

J’ai essayé en écrivant Daisy Gazelle, héroïne colorature de raconter une histoire comme s’il s’agissait de raconter un film, en usant de ruptures de plans, de changements d’angles de vue mais le peu de lecteurs du livre a semblé « effarés » comme s’il n’avait pas les outils pour bien comprendre- ce qui me semble faux. Je n’ai sans doute pas le talent de le faire mais j’aimerais tellement aller vers ce genre d’écriture.

J’ai encore écrit un récit tout simple que je publie sur mon blog anna jouy. dans lequel je traite toutes les parties descriptives à la manière d’indications de mise en images. Je me disais que ce serait un premier pas, plus facile. Mais je reste sur ma faim. Les récits que j’ai traités en y intégrant flash backs, changements de séquences etc... ne passent pas... Le lecteur se perd. Pourtant je crois que le roman aurait à y gagner en rêve et invention.

entrée proposée par Anna Jouy

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L’exposition à un film ne me provoque pas directement un nécessaire retour à l’écrit. C’est même l’inverse. Le film s’oublie. Il repose un temps dans les nimbes jusqu’à ce qu’une scène rémanente apparaisse-là, au milieu de l’écriture, et s’imbrique dans mon récit. Impossible à contourner, l’extrait s’impose comme une pièce manquante à un puzzle-fiction. Des cinéastes enfouissent dans un film, leur fantasme à réaliser parfois un seul plan, une image ou moins d’une séquence. J’ose croire que l’écriture nous emporte de la même manière sur une très courte satisfaction, une page, moins d’un chapitre au milieu de l’épaisseur charnue du livre.

entrée proposée par Michaël Saludo


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1ère mise en ligne et dernière modification le 14 avril 2021.
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