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dictionnaire | titres, sous-titres

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titres, sous-titres


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Parfois, le titre vient alors que rien n’a été écrit. On écrit un titre. Dans certains de mes cahiers d’autrefois, la première page était réservée au titre, aux variations de titres, au remplacement du titre. Ce titre peut rester le titre du manuscrit jusqu’au bout, et être soudain braqué par un nouveau venu, débarqué juste quand tout est fini. D’autres fois on peine : on essaye un titre, on vit avec un autre, on est conscient que ça boîte mais on n’a pas la solution pour autant. On peut aller jusqu’à la publication du livre et le découvrir sur les tables de librairie (quand c’était l’époque) avec ce titre dont on sait bien qu’il n’a pas l’étincelle. Il y a des titres qui s’inscrivent en vous aussi fort ou plus fort que le livre (Au-dessous du volcan ?), d’autres fois où le nom de l’auteur reste comme emballage générique du souvenir. Plusieurs fois, c’était même un dada pour Jérôme Lindon, le titre est venu de l’éditeur, et quelque fois on le reçoit comme un cadeau : paradoxe de l’éditeur, qu’il reçoive le livre comme s’il l’avait écrit lui-même. Pour moi c’est resté rare quand même, mais quand, à deux périodes de ma vie, je me suis retrouvé moi-même en responsabilité éditoriale j’ai chaque fois considéré le titre comme une prérogative double, et souvent négocié que ma proposition soit retenue. Il y a une règle d’or dans l’imprimerie, qui est de ne jamais laisser deux pages blanches successives : bien du mal d’ailleurs à faire accepter ça aux étudiants, alors que ceux de ma génération on reprend à notre compte ce genre de règle presque comme une superstition — l’impression à la demande l’a intégrée dans ses algorithmes de contrôle, avec l’ISBN et le respect des marges. Sinon, combien je m’en serais fait imprimer, de livres entièrement blancs avec juste un titre, que j’aurais pu garder sur mon étagère et remplir lentement, à mesure.Il y a une typologie à faire de notre rapport aux titres : pour chaque item ci-dessus je pourrais trouver un exemple pris à mon propre parcours.

entrée proposée par FB

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Titres : pour soi lecteur ou regardeur de films, toujours à l’amont. Réservoirs d’imaginaire sur les grandes affiches de la ville ou aux rayons SF/polars/BD de l’adolescence. Pour soi regardeur ou auditeur devant la nouveauté qui retient, intrigue ; choisir de lire le cartel, le catalogue, le dos de l’album ou à la playlist sinon, passer. Tous ces « sans-titre » frustrants quand, dans les musées ou centres d’art, adolescent tu t’accrochais au vouloir comprendre ! Peu nombreux à surnager à la mémoire. Alors tous les noter. Ce jour où ils ne renverront plus qu’à eux-mêmes.

entrée proposée par Jérôme Cé

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Trop long, trop compliqué, pas accrocheur, prétentieusement choisi pour son clin d’œil intertextuel, le titre de la première fiction que j’ai confié à mon éditeur ne pouvait pas être acceptable en l’état. Or, curieusement, le titre ne fit l’objet d’aucune critique : l’éditeur l’accepta et le bouquin a été publié avec le titre qui m’avait inspiré. L’envie d’écrire une suite à ce roman est venue brutalement avec une seule idée en tête : un titre court, simple, binaire, volontairement grossier et délibérément provocateur. Son synopsis est bouclé depuis quelques années, presque une bonne moitié des chapitres est rédigée et pourtant ça traine depuis trop longtemps. Par paresse certainement. Mais aussi quelque part comme si mon titre coup de poing suffisait amplement. Le voir imprimé, en vrai, ajouterait du plaisir à mon plaisir. C’est sûr. Faudrait donc que j’en finisse enfin avec ce titre obsédant.

entrée proposée par Ugo Pandolfi


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1ère mise en ligne et dernière modification le 4 mai 2021.
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