80 | Philadelphie, petit-déj’ avec Donald Trump

tags : USA, Philadelphie, 2015


Ce texte est un fragment d’un travail en cours, amorcé le 20 décembre 2020 et non destiné à publication hors site (pour l’instant).

Le principe est d’aller par une phrase par lieu précis de remémoration, et d’établir la dominante sur la description même, si lacunaire qu’elle soit, du lieu — donc public, puisque bar, bistrot, resto — de la remémoration.

La rédaction ni la publication ne sont chronologiques, restent principalement textuelles, et la proposition de lecture s’appuie principalement sur la navigation par mots-clés depuis la page des index lieux, noms, dates.

Point régulier sur l’avancée de ce chantier dans le journal #Patreon.

 

80 | Philadelphie, petit-déj’ avec Donald Trump


Et Philadelphie mais le troisième voyage, sans avoir pu retrouver la veille au soir ce diner de la première fois (mais c’était quinze ans plus tôt), au matin quittant l’hôtel qui ne servait pas de petits-déj’ et remontant la rue (cette grande avenue principale qui va du port à la fac, Walnut Street, laissant à un peu de distance Market Street plus monumentale avec la mairie puis l’Independance Hall, en bas aussi le fleuve mais en haut la gare aux Amtrak que le surlendemain, ce premier voyage, on prendrait pour New York) là à trois pas c’en était un, de comptoir petit-déj’ avec doughnuts si on voulait ou omelette ou autre si on préférait, tenu par un couple asiatique, et le plateau servi et payé montant à l’étage (la plupart des autres clients se posant là niveau rue sur des tabourets inconfortables mais nous on avait le temps), une salle vide avec baie donnant sur Walnut et au fond plus sombre de la salle un écran de télévision géant mais sans personne à regarder puisqu’on était les seuls clients, et là ce matin avec le décalage horaire qu’il devait être à peine sept heures la première fois que vu et entendu Donald Trump, ses déclarations d’amour, s’être dit qu’heureusement qu’un pareil guignol n’aurait aucune chance dans la course au pouvoir, cette impression si bizarre de ce discours patenôtre et paternaliste qui se versait comme à l’eau tiède sur la salle vide pour personne, et comment tu t’y serais pris cependant pour lui couper le sifflet, le rendez-vous à la fac ce serait l’après-midi, souvenir d’avoir sur Walnut acheté une paire de chaussures sport en solde tellement j’avais les pieds rétamés de la journée précédente, et puis que dans une rue parallèle à la Walnut en remontant pour aller à la Barnes être passé devant une boutique transformée en halte-garderie pour chiens et être longtemps resté, outre quelques photos, à voir comment la socialisation forcée transformait les bestioles, ou faisait ressortir leurs individualités propres mais bien sûr je n’insiste pas, c’est juste un souvenir comme ça et la voix télévisée de Donald Trump, jamais non ce clown on ne l’aurait pris au sérieux et puis.

 


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 27 janvier 2022
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