mobilité très douce

Droits comme des i traversent

L’espace comme de nouveaux

Chevaliers

Le dos très droit le regard tendu vers quel

Avenir ; Trop vite pour le dire

Souvent vêtus de noir, souvent des

Hommes, Toujours tête nue

Ils filent à vive allure et ce

Bruit tu le reconnais de loin

Il fluette sur la chaussée, c’est la petite

Roue qui tourne sur elle-même,

un son sifflant très aigu rien

À voir avec le vélo où t’entend

Le pédalier et la pédale, là

Un trait qui imprime sa vitesse, mieux,

L’accélération en marche

La nuit les uns clignotent au bas des

Pieds, en bande fluorescente

Les voitures les évitent, en ont peur

Et les gens sur les trottoirs, pas trop

Rassurés, Non plus

Chacun à compter jusqu’à

Quand une telle tête tombera

Sur le béton dans la poubelle verte

Ou sur l’issue de secours

Parfois Épaules contre épaules

Comme Siamois ils frottent le bitume

en nouveau maîtres Du monde ;

au moins ne font pas

de fumée

(tout en généralisation, des instants les uns sur les autres)

les bancs, trop chaud

1

L’homme tout transpirant

Hirsute son chien couché aux pieds

Un choux fleur et des gousses d’ail

À sa droite sur le banc comme

Copain Copine

2

La jeune scrolle à tout va

Un pied sur le banc le genou

Touche poitrine

Le doigt alerte

Prend le frais comme

Le Vent dans la face

3

L’autre jeune triste

Face regard très fixe

S’est assise classique

Les jambes qui pendent

T shirt sans manche

À rayures pour la mer

Dans les rêves

case vide

Blanc blanc blanc

la papoterie

2 jeunes gens un garçon une fille déballent les cartons quasi devant la porte d’entrée ; ils parlent fort pour qu’on les entende ; ils parlent comme s’ils étaient chez eux ; sont dans un magasin ; sont employés ou fils de ou stagiaire ; ça sent la fin des classes ; elle, elle dit qu’elle est d’une famille noble, ils ont perdu le « de » en route mais elle est très fière de ses ancêtres, tu vas te moquer, lui a-t-elle dit toujours aussi fort, même s’ils semblent se parler sur le ton de la confidence ; ambiance potache ; c’est normal ; on doit rire ; il y a des rayons plein de crayons, de gommes de cahiers à spirale et sans spirale des tourniquets à cartes postales et à droite de l’entrée la banque où l’on paye avec un autre employé plus âgé ; TÉLÉPHONE ; les 2 jeunes crient en direction d’un autre homme qui est lui à l’étage ; il n’a pas décroché ou son téléphone n’est pas chargé ; il, est, pas chargé, hurlent-ils en chœur ; ça se moque ouvertement ; où sont les autres clients ? cachés sous la feutrine ? l’homme employé derrière la banque plus discret fraternise avec les 2 gamins ; le boss-patron débonnaire débaroule les escaliers pour prendre l’appel. Je paye gênée.

(le je dans le paysage) (et les «  ailleurs)

A propos de Judith Judith

judith judith écrit de la poésie et la performe

2 commentaires à propos de “mobilité très douce”

  1. De ce texte dessoufflé, besoin de le lire à haute voix. Belles sensation, d’images et ce rythme décalé. J’aimerai l’entendre, un lien audio ? Ce pourrait être riche. Merci pour le moment.

  2. oui, on reparlera de la question audio – pour la partie «recto» zut j’aurais quand même préféré le risque de la prose, comme c’est le cas dans ton «verso»…