Recto :
Il y a la fratrie
Il y a la famille
Il y a les amis
Il y a la tristesse
Il y a le ciel gris et il y a la pluie
Il y a la consolation d’une concession avec vue sur la mer
Il y a les armoires, les caisses et les commodes à trier
Il y a les objets à évacuer, les meubles à emporter
Il y a les logements trop petits pour les souvenirs tangibles et encombrants
Il y a les photos, les diapos à se partager,
Il y a les petits films au format surannés : les veillées de Noël, la construction de la maison, les journées à la plage,
Il y a les cahiers des enfants, pieusement conservés, les premiers dessins et les premiers poèmes.
Il y a toute une vie de traces à répartir entre nous
Il y a pas le temps, pas l’envie de s’encombrer, la volonté de s’enfuir et de tout abandonner
Il y a la douleur et la promesse du temps pour la diluer
Il y a Eluard
il y aura toujours l’eau, le vent, la lumière.
Verso
Oui. Un mot dont l’apprentissage est long. Il importe de le prononcer correctement pour le distinguer du Oui de lassitude, dans ce cas le prononcer oui oui. Le oui d’hésitation, à prononcer mmmoui parfois mmmouais. Le oui doit être sonnant. Un carillon d’acceptation franche et sans réserve. Un petit rire mutin peut l’accompagner pour le renforcer. N’abordons pas le non cachant prétendument un oui. Il n’existe pas, il n’a jamais existé.
Merci Noëlle, cette proposition des Il y a et des oui est vraiment belle et j’aime votre texte.
Merci Clarence pour ta lecture et ton commentaire.