#RECTOVERSO #04 | sortie-de-séance

ton socle, ton fondement, d’où tu pars, en même temps tu fictionnes, le pas de côté, à droite à gauche, tu t’instaures, on démarre, mémoire fouillis, inextricable, sur le papier,

tout se désosse,

papier mâché,

tu pousses la porte, et après ?

c’est dans ta tête, le petit film, et tu penses, nos objets, délaissés, c’était notre repos, qui m’a hurlé ? oreilles distendues, sur le bruit du monde, et ces pas à pas ? la tête sous le polochon ? oreilles froissées, on efface tout ? allez, avance !

un pied dehors, et après ? bientôt les escaliers. on tâtonne les murs, crépi mal fini, et les pointes raclent la peau si fine, le on malfamé, ça sent les je paumés, suivons suivant, ça y est, la rampe dans les doigts, ça tâtonne plus, voilà ça débaroule, le cœur haleté, on se dit, mon dieu, c’est parti de sa propre bouche, onje reconnaissant, des mots dé-cousus, chapelet scandé, tout droit d’on ne sait où, la pente avalée, c’est bien haut, il y a des marches qui font la vie, qu’on a adhérées en soi, amalgamées, comme paysages bien en chair, pas besoin de photo, juste, tu imagines,

tu dans une seule vie de l’avoir vécu, au creux de ta fiction, ma chérie, ton pas de côté ! tes univers, oublie pas ! ce souvenir-là, écran projeté, ah me revoilà dans l’image ! l’esprit reprend sa route, les jambes s’agitent encore, les genoux bientôt se cognent, et toi, dans ta vitesse d’égarement, tu avais coincé le pied gauche sur ta cheville droite, tu t’étais crochetée, et buste projeté en avant, rattrapée au dernier moment, et dire que tu avais réussi. l’avoir fait pour l’avenir, pour demain plus radieux, et échapper à ce qui, tremble, comme les oiseaux goélands au Frioul qui visent les crânes, comme chauve-souris de nos campagnes qui rasent les têtes

on se secoue

les grands oiseaux

fiers

on s’interdit rien !

combien d’étages descendus ?

donner le chèque en tremblant, merci madame, avant, juste avant, très allongée, les pieds devant, les yeux fixés au mur, à pas capter là où ça jase là où ça cause, lèvres tendues, on avait dit, en l’ouvrant enfin, ce que je vais articuler c’est pas de moi, c’est d’un quelqu’un, que je connais pas, qui s’invente la vie, et les secondes les glisser, les couleurs les refondre, tout remettre dans tableau, où sont les objets d’antan ?

le je assis sur le on s’ébrouait pour vous dire je vous aime, on s’empiffrait de délire mais on le savait, salade de fruits de tous les temps, l’histoire parlait en nous, elle s’autorisait, on était dans nos pieds à avancer pour la vie.

A propos de Judith Judith

judith judith écrit de la poésie et la performe

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