Apercevoir un bébé dans un landau, sur le dos, les membres nus, dans un sommeil parfait.
Il y a apparition.
sommeil parfait dans monde explosante fixe
monde étroit grouillant de Mal mauvais dans sa galaxie
dans son univers infini un monde fini réduit en bouillie
le landau or originel sur-surgit au désordre d’un marché
sur fleuve Nil ou sous-bois de forêt les membres nus et frais
sur guerre et bruits de guerre, fracas et poux poussière
dé déesse au berceau un sommeil irradiant
l’enfant porte en elle un monde
on le voit irradiant
un transitoire vers ?
Diane
« Mon camarade de chambrée s’ennuie aussi, vivement la quille, c’est comme au régiment nous trouvons que le temps est long.«
Voix1 :
La chambrée…la quille…le régiment…et même le camarade !
Voix 2 :
Des mots anciens
Voix 1 :
Il aurait dit : « le vieux style ! »
Voix 3 :
Lui savait dire !!
Voix 1 :
Mais lui aussi ! « la chambrée… » quand on seul dans une chambre…
dix années seul dans la chambre
Voix 2 :
« Chambrée » sonne aussi sympathique que « camarade »
Voix 3 :
Des temps anciens.
Voix 1 :
« Nous trouvons ! » Ils sont deux en un seul. Dix ans avec son camarade intérieur
Voix 2 :
Schizophrène je te rappelle. Il le voyait
Voix 1 :
Heureux celui qui n’est pas seul.
Voix 3 :
Des temps anciens aussi.
Voix 2 :
Ils étaient en accord les camarades, sur l’idée d’avenir.
Voix 1 :
Ils attendaient la quille. Tranquilles. Mais c’était long.
Voix 3 :
Attendre la quille en faisant des projets de vie.
Voix 2 :
La quille c’était la Faucheuse.
Voix 1 :
Des temps éternels.
Voix 2 :
Pour la Faucheuse ils ne savaient pas.
Voix 3 :
Ils partageaient leur ennui.
Voix 1 :
Ça occupe bien de partager l’ennui à deux avec soi
Voix 2 :
Une vieille coutume.
Vraiment intéressant l’exploration que les voix accomplissent sur cet extrait de la #12. Et c’est beau ce jeu acoustique infini-fini, sur‑surgit, poux poussière, dé déesse… Merci Valérie
Merci Michael. Le mot exact, qui m’est venu cette nuit, à propos de ton#13, c’est le mot « virtuosité ».
je suis revenue vers toi pour voir le destin des tiens
et je me dis qu’il est étrange que plusieurs de nous écrivant aient emprunté cette voie des hommes au combat, de la présence imminente de la mort
et se mêlent en ton texte des mots de galaxie, de désordre et de fleuve Nil
ça me parle infiniment…
Merci de ta lecture! Oui je crois que tout ça est dans notre conscient collectif, ou d’un certain collectif. Écrire dessus sans crier, c’est ce que nous tentons, ensemble et parallèlement. ( On essaye d’être délicats)
Le calme du bébé, reposé, détendu dans ce monde en furie… j’ai intuitivement imaginé des liens entre les deux textes… J’y ai vu lit lit, le sommeil, le grand sommeil…