elle est aussi sonnée qu’illuminée
coudre les morts dans un linceul
coucou salut bonjour
c’est brutal viscéralement
l’un seul l’autre l’une
linceul lune
il n’y a pas de frontière entre l’un et l’autre
n’être jamais aussi près de son sujet que mort cousu bord à bord
les fils de chaîne tendus en nappe
contre l’implacable été les mots sont morts sans air
les mots étouffés ont du mal à sortir
ça bégaie hésite avance recule et tourne et retourne et repart et
quand même le souffle qu’il faut pour dire
l’écrire
voix 1_n’est-elle pas en robe de chambre bleue ? n’a-t-elle pas noué la ceinture sur son ventre de petite fille lors de l’énoncé de la formule apocryphe ?
voix 2_il paraît qu’elle l’a épousé son morrr sans aime ni thé
voix 3_la langue épouse ce qu’elle dit
voix 4_l’écriture est dense comme deux glandes dystrophiques en involution profonde
voix 1_autrement dit ça sédimente
voix 3_ c’est depuis l’intériorité de l’enfance que ça déclenche quelque chose
les voix ensemble_elle est dans de beaux draps
et puis ce miracle on n'est jamais aussi près de soi que quand on utilise les mots des autres_commentaire de Line #11
c'est ce que j'ai essayé de faire ici à partir des commentaires aux douze premières contributions(sans grande satisfaction au regard du temps passé je dois dire)_
merci aux commentateurices
Ah ! C’est bien vu, l’approche depuis les commentaires ! C’est une belle idée. Et beaucoup est dit, révélé sur le processus d’écriture, en définitive !
(et j’ai souri aussi, lisant les voix et le chœur, alors merci pour ça également).
je prends le sourire, merci Philippe
Ah oui ça sédimente cet atelier d’été ! Un miracle..
merci isabelle
Ton présent d’écriture, dans ce linceul à coudre
Un bâti entre draps et mots
Avanti !
Merci
« Un bâti entre draps et mots » je retiens l’expression, merci Yael !
Oh… j’y lis un subtil tressage entre cette approche de la mort, qui glace forcément un peu et des gestes et objets du vivant qui vont vers elle et permettent peut-être de l’apprivoiser… en tout cas par l’écriture ! Merci…
apprivoiser la mort par l’écriture : un beau challenge alors, merci Philippe
oui, se retrouver dans le même bain sur le même « taf »… et Line écrivait : « sujet à qui on arrive pas à tordre le coup »
s’appuyer sur les mots des autres bien sûr, comme des cordes lancées d’un navire à l’autre pour se remorquer, et nous pour mieux s’accompagner…
je retiens les mots viscéralement et linceul (par deux fois)…
Remorquons-nous, l’image est belle, merci Françoise
J’aime beaucoup « elle est aussi sonnée qu’illuminée » et ce qui suit.
Et je trouve très intéressant et réussi cette captation des mots des autres. Merci
C’est une idée très généreuse aussi de faire place à tes lecteurs. Mais si je ne l’avais pas su, je ne l’aurais pas remarqué tant ce texte se tient tout simplement. Les mots s’assemblent et suivent un chemin, rien d’incohérent. J’aime beaucoup cette envolée !
Merci aussi à Louise T. et Sylvia pour leur lecture ^^