RECTO
L’effet Doppler déforme les images et attire vers une longueur d’onde qui n’existe pas ici, trop grave.
Le bruit porte
Rigidité
Les mains folles organisent ce qu’il reste de monde
S’éloigne, se déforme, pense comme un ventre
Monde intérieur
Sortir de ce corps puis y rentrer, comme un rêve infini, qui tourne en boule
S’échappent des failles des bouts de peau, des doigts, des souvenirs qui, toujours, se déforment.
L’effet pomme sur citrouille. L’organisme se de délite, les doigts composent et surgit une nuit
Un regard fin et quelques traces de spirales noires et blanches.
Tournent. Faux crâne. Car tout est faux, le corps en premier. Le problème n’est pas de naître, mais de connaître. N’est pas de retrouver, mais de trouver. Ce que l’on recherche n’existait pas avant qu’on le recherche.
On invente notre propre drame au fur et à mesure de la déformation du souvenir. Chaque étoile est fiction ou parcelle de fiction, le fusil de Tchekhov est un mythe. Chaque atome est une arme capable d’abattre le réel, accidentellement ou non.
Au-delà du seuil, l’infini supporte le poids des couleurs, on n’existe que parce qu’il n’y a personne pour décide de quoi que ce soit. Le rouge bloque l’infini sur l’axe des x et le noir sur l’axe des y. Le reste du spectre se déploie sur autant d’axes qu’il y a de variations d’un même mythe.
VERSO
Voix 1
Réveillez le singe endormi
Voix 2
Il prospecte la cale de son propre bateau, perdu dans le creux de ses mains
Voix 1
Qu’il recouse sa chemise
Voix 3
Regardez son dos
Voix 1 et 2
Chantons plutôt, pleurons ensuite
Voix 3
L’horloge dépasse de son front, il n’est pas prêt
Orphée
Il regrettera
Les autres les voix
Le temps n’est pas un précipice, regarde-toi avant de lui vomir dessus !
Voix 1
Réveiller les morts endormis
Voix 3
Il bouge, pourtant
Orphée
Il ne reviendra pas avant que l’on m’ait dévoré
Les autres voix
Dévorons-le, alors !
C’est très musical. On imagine ces textes sur une scène aisément.