Spirale ouverte à l’infini. Projet ou plongeon ? écrit SB dans un commentaire à #15.
Tourbillon, plongeon la tête dans les nuages, projet pour tout accueillir photos, peintures, carnets, collages, poèmes, podcast, une sorte de bibliothèque géante, de fresque des références amassées. Pas pour illustrer avec des images décoratives, mais pour nourrir, épaissir, se mêler à la narration, nourrir l’élan du texte, pour construire une autre présence du personnage au monde.
Le personnage devenu au fil des jours de l’écriture des rectos et des versos la glaneuse de nuages. Elle aime marcher dans la ville, l’été marcher sur les plages océanes.
Depuis qu’elle passe de longues heures à observer les nuages, les marches ont évolué. Parfois elles sont devenues le lieu de l’écriture. Ecrire en marchant, en pianotant des bribes de textes sur son téléphone portable, le laisser reposer jusqu’au lendemain. Le lendemain, relecture, réécriture, fluidité, évidence.
Ce texte, le lendemain sur une plage déserte, elle s’est surprise à le lire à voix haute :
Fin d’été, fin de journée
Plage déserte et silencieuse, se laisser bercer par le vacarme de l’océan
Marcher à contre courant du vent
S’arrêter, photographier
Sac et ressac de marée descendante, les vagues se brisent avec vigueur sur le sable
Ca clapote, ça sussure, ça vibre, ça apaise
Ca claque, ça fouette les jambes, ça se téléscope, se chevauche
Ca tente d’atteindre le ciel, de se fondre dans les nuages
Sac et ressac, soleil couchant, écume de mer
Dernière tentative, une vague tente de monter vers le ciel, se fondre dans les nuages
Trop basse la vague, trop hauts les nuages
Ne se rencontreront pas, alors l’écume de mer devient nuage, roule sur le sable, se transforme sous l’effet du vent
S’agglomère, grossit, s’effile, devient chemin, se dirige vers l’infini
Petits flocons de mousse, cirrocumulus flocus
Depuis le début de ce projet qui a trouvé son ampleur cet été, elle sent plus intensément sa présence au monde, la force des éléments, plus intensément connectée à l’univers elle est. Une toile se tisse autour de ses observations. Ni loisir, ni passe-temps, juste une autre présence au monde.
[ …une histoire de fou tandis que dehors les nuages suivaient les nuages. Epars ou serrés, égaux ou inégaux, ils vont à l’allure naturelle d’un animal tranquille d’une apparence à l’autre, c’est un exellent automate en continu, un mélange de mouvements aussi nombreux que les feuilles dans la forêt, plusieurs tableaux, une variété de genres, un beau mélange où se trouve la vraie vie, un songe que l’on fait quelquefois les yeux grands ouverts. Amusements de mécanique Suzanne Doppelt]
« mais pour nourrir »
« Ni loisir, ni passe-temps, juste une autre présence au monde »
le travail commence par un petit nuage de beau temps comme on dit puis qui grossit grossit jusqu’à devenir cumulonimbus. Là aussi c’est immesurable. Bonne route Isabelle et merci pour toute cette poésie du ciel et de la mer (présentement) !
Merci Cécile pour ta fidélité tout au long de cet atelier ! toute cette énergie qui circule, tellement important pour écrire. Et à bientôt j’espère pour d’autres écritures partagées.