A propos de Emilie Kah

Après un parcours riche et dense, je jouis de ma retraite dans une propriété familiale non loin de Moissac (82). Mon compagnonnage avec la lecture et l’écriture est ancien. J’anime des ateliers d’écriture (Elisabeth Bing). Je pratique la lecture à voix haute, je chante aussi accompagnée par mon orgue de barbarie. Je suis auteur de neuf livres, tous à compte d’éditeur : un livre sur les paysages et la gastronomie du Lot et Garonne, six romans, un recueil de nouvelles érotiques, un récit hommage aux combattants d’Indochine.

#rectoverso #07 | À bout de souffle

RECTO Le fait que nous soyons le 26 octobre 1984, le fait que c’est mon trente-cinquième anniversaire, le fait que j‘ai demandé congé à mon patron pour cette occasion, le fait que je viens de me lever, le fait que j’ai regardé le ciel par ma fenêtre, le fait qu’il fait un temps exécrable, le fait que je suis retourné Continuer la lecture #rectoverso #07 | À bout de souffle

#rectoverso #06 | Le clandestin

Pin syjveste, prélevé en Auvergne, au début des années 80 RECTO Quand on est clandestin, a-t-on envie de dire qui on est, de révéler où on vit, comment on vit, de quoi on vit ? A-t-on encore un nom, une existence même ?  Son nom, on l’a laissé au pays avec son âme, pire avec son corps ? Retrouve-t-on son corps, habite-t-on son Continuer la lecture #rectoverso #06 | Le clandestin

#rectoverso #05 | Enfants voici les bœufs qui passent *

RECTO Je suis un enfant. J’ai dix ans, peut-être, puisque je fréquente encore l’école du village. C’est l’été. Le jour filtre sous le volet de ma chambre. Le bruit des bidons qui s’entrechoquent sous l’auvent de la ferme me sort de mes rêves, je saute dans mon short. La traite est finie ! Vite, vite ! La porte de la grange-étable est Continuer la lecture #rectoverso #05 | Enfants voici les bœufs qui passent *

#rectoverso #04 | C’est l’histoire qui décide

Cet homme qui revient dans son village après vingt ans d’absence. C’est toi ? C’est moi ? Il arrive de New York. New York, la ville debout de Céline : Le voyage au bout de la nuit. Toi aussi tu l’as fait ce voyage, dit l’histoire… J’ai pris l’avion, il le fallait bien. Une épreuve, j’ai la phobie de l’avion. Ridicule ! Détail sans Continuer la lecture #rectoverso #04 | C’est l’histoire qui décide

#rectoverso #02 | Tendre est la nuit

RECTO             à ce stade de la nuit, je sommeille sous ma vigne vierge, l’épaisseur de mes murs m’offre de la fraîcheur. Mon crépit ocre lavé, ma lourde porte close, en haut de l’élégante volée de marches de mon perron, mes jalousies entrebaîllées, comme par pudeur, derrière les balcons ventrus de fer forgé de mon premier étage, me confèrent respectabilité Continuer la lecture #rectoverso #02 | Tendre est la nuit

#rectoverso #01 | Dans la chaleur de l’été

RECTO Il fait chaud, tellement chaud déjà ! L’air est épais. Le bitume sue sous un ciel implacable. De chaque côté de la chaussée les maisons ont fermé leurs volets. Elles dorment dans une touffeur qui leur lacère le cœur. Personne ne se risque dehors. Pas même un chien, pas même un chat. On pourrait croire que nul ne vit Continuer la lecture #rectoverso #01 | Dans la chaleur de l’été

#anthologie #40 Hypothèses sans conclusions.

1 Qui est l’auteur de ces 39 textes ? Une aristocrate, au mitan de sa vie, qui en phase avec les idées de son grand-père, fait revivre une époque révolue dans sa propriété familiale. Son histoire a des connexions avec Le guépard de Lampedusa. Une propriété, un grand-père qui chérit un de ses descendants et voit en lui son successeur, un scandale créé par Continuer la lecture #anthologie #40 Hypothèses sans conclusions.

#anthologie #39  | …cachez vos rouges tabliers !

cf#6 Sentir le monde La vieille étable est à droite de la maison. Dans son jus. À chaque stèle une ardoise indique le nom de sa locataire Allure, Banjo, Dauphine, Fannette, Grâce… Une douzaine, des bretonnes — on dit aussi des brettes — à la robe noire et blanche. L’odeur du lait, fraîchement trait, a comme fruité celle de l’étable faite de Continuer la lecture #anthologie #39  | …cachez vos rouges tabliers !

#anthologie #38 | Un jour par an

J’ai décidé de raconter, de façon détaillée, chaque 23 octobre de ma vie. Pourquoi le 23 octobre ? La date n’est pas aléatoire, la personne destinatrice de ce cahier le saura. J’ai commencé l’année dernière et je continuerai aussi longtemps que je serai séparé de cette personne. Il m’importe qu’elle sache comment se déroulent mes jours tant que vivra mon espérance Continuer la lecture #anthologie #38 | Un jour par an