A propos de Perle Vallens

Au cœur d’une Provence d’adoption, Perle Vallens écrit et photographie. Ecrire c’est explorer l’intime et le monde, porter sa voix pour toucher. Publie récits, nouvelles et poésie en revues littéraires et ouvrages collectifs. Lauréate du Prix de la Nouvelle Erotique 2021 (au diable vauvert) et autrice d'un livre de photographie sur l'enfance, Que jeunesse se passe (éd J.Flament), d'un recueil de prose poétique, ceux qui m'aiment (Tarmac), d'un recueil de nouvelles, Faims (Christophe Chomant) et d'un récit poétique et choral, peggy m. aux éditions la place. Touche à tout, pratique encore le caviardage, le cut up (image et/ou son), met en voix (sur soundcloud Perle Vallens ou podcasts poétiques), crée des vidéo-poèmes et montages photo-vidéo (chaîne youtube Perle Vallens)...

#boost #06 | visages de femmes

Visages de femmes. Regards de femmes. Bouches de femmes, ouvertes sur langues de femmes, sur mots de femmes qui s’articulent et se crient, qui se chantent et affirment. Postures de femmes qui avancent, visages en flots dans les rues. Colères de femmes lisibles sur tous les visages. Fronts barrés de femmes ou joues claires, cils battant ou sourcils froncés. Visages Continuer la lecture #boost #06 | visages de femmes

#boost #05 | larvé le cri

Larvé le cri tisse son cocon silencieux, inerte encore, privé d’ailes et de pattes, insecte froid, comme mort / le cri léthargique, son frôlement vif, sa hargne nidifiée au creux du ventre, logée dans le fond / organique le cri en quête du corps pour le porter plus haut, pour armer la force, l’énergie, pour graisser l’armure, dresser l’armature / Continuer la lecture #boost #05 | larvé le cri

#boost #04 | tête haute

Tenir tête au ciel irascible aux tempêtes aux grands froids — Tenir tête aux pluies qui déferlent en torrents — Tenir tête la première et résister — Tenir tête aux dévastatrices — Tenir tête aux diluviennes qui lessivent et qui noient — Tête la première tenir au premier nuage noir — Tenir tête aux orages — Tenir tête haute du Continuer la lecture #boost #04 | tête haute

#boost #03 | cette peur-là

La peur vient du ventre. Par où elle passe, personne ne sait. Si elle passe par les nerfs ou les veines, par le derme ou les muscles, ceux qui nous portent, par lesquels on tien debout. Par lesquels on tient. Je sais parce que je la sens là, au centre, qui tord les organes, qui flotte omniprésente à l’intérieur. La Continuer la lecture #boost #03 | cette peur-là

#boost #02 | respirer quand même

On sort de la voiture et on entre. La porte s’ouvre toute seule. Elle détecte. L’objet a cette forme d’intelligence de s’ouvrir à notre approche. C’est pour ne pas poser les mains sur la surface vitrée. C’est pour ne pas toucher. On entre et on marche dans l’odeur de détergent et d’éther. De javel qui prend à la gorge. On Continuer la lecture #boost #02 | respirer quand même

#Boost #01 | Strates humiques

La terre comme chair, compacte, resserrée, dense pour mieux abriter. La terre grasse dessous, dure dessus sa couche de protection qu’il faut casser, morceler, finira par se craqueler. s’imbibera de pluie au printemps, sol souillé de salissures, pourrissures hivernales devenues ferments, devenues nourriture. Terre lessivée, grande eau, qui transforme en boue, molle, glaiseuse, ses flaques brunes qu’éclaboussent milliers de gouttes Continuer la lecture #Boost #01 | Strates humiques

#BOOST #00 | 44º37’43″N 5º03’8″E – Un lointain étrange

Il n’y a pas trente-six chemins pour voire trente-six chandelles. Il y a ce sentier qui part de la bâtisse principale, presque en face de la résidence. C’est déjà d’abord quitter la route principale qui mène au village, bifurquer à gauche on fait dos aux montagnes et on suit la direction de la résidence qui est indiquée sur un panneau Continuer la lecture #BOOST #00 | 44º37’43″N 5º03’8″E – Un lointain étrange

#écopoétique #10 | déguster une pierre

quel secret non effrité de la pierre son silencel’irrévélé se plisse en strates dans d’insondables replis lessivée rongée poncée par les pluies se laisse ravinerdégringole son unicité décrochée de la rochel’infime devenu pierre son appel clair entonne un chant inaudibledévoile l’invisible d’une discrétion d’une pudeurle signe d’une existence simple secrète effusion sa tension au creux de la paumela blessure au Continuer la lecture #écopoétique #10 | déguster une pierre

#écopoétique #09 | six pieds sous terre

D’une fente comme une plaie jamais cicatrisée on voit un filet de lumière et on imagine la descente en rappel dans les profondeurs. C’est descendre qui compte. Toujours plus loin, plus profond. Six pieds sous terre pour trouver du neuf ou ne rien trouver d’autre qu’un antérieur. Ou trouver quoi sinon soi-même ? Je pense au courage des premiers qui sont Continuer la lecture #écopoétique #09 | six pieds sous terre

#écopoétique #08 | D’amont en aval

Le regard humain oscille entre le haut et le bas, entre la rivière et le ciel où sont les vautours. Ils planent et de leur altitude ne doit se voir qu’un trait sinueux ponctué de taches vertes, des points se déplaçant, circulant sur la route qui borde l’eau vive, tranquille d’avant période de crue. C’est de ce côté-ci du bassin Continuer la lecture #écopoétique #08 | D’amont en aval