Plus d’un mois sans écrire. Dans l’impossibilité d’écrire. Des choses laissées en chantier sous la chaleur écrasante. Aucune envie de partager mes noires pensées. Terrassée par la pauvreté du langage du dément. Mots interdits, vocabulaire appauvri, phrases inachevées ou incohérentes, fautes grammaticales, mots altérés, inventés, remplacés, propos sans rapport avec la réalité. Vulgaire, haineux, narcissique. Comme la longue visite d’un mouroir dirigé par un fou tout puissant, imprévisible et hurlant. Lire « La débâcle » comme remède à la désespérance. La capitulation de la France à Sedan si rarement racontée. Zola n’épargne rien de l’impréparation, de l’incohérence du commandement, du délire des chefs, de la sidération des troupes harassées, des horreurs des hôpitaux de campagne où l’on ampute à la scie. Savoir qu’il y a un après. Le lire comme l’espoir d’un après, d’un renouveau, d’une résurrection, après les pires horreurs. L’espoir que les mots, les livres, peuvent encore servir à rendre compte, expliquer, se souvenir, alléger, partager la trop présente folie des hommes. Y croire encore pour ne pas devenir folle.
oui oui preuve en est. Cela dit Danièle, pour vous consoler un brin, nous n’avons pas à faire à un fou (des…) par pitié cessons de dire du mal des fous, mais à un stupide selon la classification savoureuse de Carlo M. Cipolla: le stupide quand il commet une action se fait du mal à lui-même en faisant aux autres, nous avons aussi le bandit qui se fait du bien à lui même en faisant du mal aux autres, et le crétin qui se fait du mal à lui-même en faisant du bien aux autres. C’est le règne des stupides des crétins et des bandits. Ok c’est un peu sommaire mais ça fait du bien
tu as raison, le mot fou ne convient pas. Merci à toi.
remarque bien que Cervantès l’emploie à toutes les pages, alors…
Merci à toi Danièle pour ton texte
Merci à toi Catherine pour la nuance
Merci, ça m’a fait du bien. Désespoir et espoir, tous proches, ne pas oublier.