Je me suis mis à la recherche de choses précieuses. Je n’ai rien trouvé. J’ai fouillé toute la maison, pièce par pièce, placard par placard. J’ai regardé partout. Méthodiquement. Pas un soupçon de souvenir ne flottait. J’ai déplacé les fauteuils, soulevé chaque objet dans les vitrines où d’ailleurs j’ai brisé l’escargot bicolore. Chaque tableau a été retourné. J’ai même démonté la baignoire. Rien de rien. Je me demande bien où sont passés tous mes souvenirs.
J’ai pris la décision de vider mon sac. Mais ce que je cherchais n’y était pas. J’ai mis mes yeux dans le sac, j’y ai enfoui ma tête, humé l’odeur du tissu roide. Sans succès. J’espérais y trouver une présence formelle ou un semblant de paysage ou une voix même lointaine. Je m’en serais contenté.
Il faudrait maintenant que j’inspecte mes trous. Ce que je cherche y circule peut-être. Ils ne sont pas ajourés comme de la dentelle. Ils ne ressemblent pas non plus à des précipices bien que je redoute une jolie profondeur. Je ne me suis pas encore penché sur eux. C’est désolant. Peut-être verrais-je mes souvenirs cachés là en creusant ? Je pourrais suivre le sillage du silence… Un silence à perte de vue ça n’existe pas. Peut-être que tous les visages sont enfermés tout au fond. Avec leur coeur. Et les voix aussi. Peut-être qu’ils attendent d’être remontés à la surface. Il n’y a que moi qui pourrait tenter l’expédition. Quelquefois, la torpeur du silence est trompeuse.
Le souvenir, une chose précieuse. Et le silence qui semble crier. Merci Louise !
Cécile, merci pour ton passage
vertigineuse cette quête des souvenirs…merci!
Merci beaucoup Eve