#histoire #04 | Pourquois de témoins, purée de pourquois

Témoin 1

S’ils m’avaient écouté, on n’en serait pas là. Et maintenant, je  ne peux plus communiquer. Pourquoi les communications se sont-elles décalées à ce point ? Je vois bien qu’elle est presque prête à écouter, mais je suis maintenant prisonnier, je ne peux plus lui parler. J’espère qu’elle trouvera dans les archives, j’espère qu’elle trouvera dans ce qu’il reste.

Témoin 2

Mais pourquoi je ne l’ai pas écouté quand il est venu me parler ? J’ai bien entendu qu’il voulait me dire quelque chose, mais je n’avais pas le temps, il y avait urgence à tellement d’autres choses. Et maintenant son frère m’a bien dit qu’il n’y avait plus de communication possible. Dire qu’il était venu sur place, avec ce qu’il faut d’honnêteté dans les yeux pour que, normalement, j’écoute. Mais je ne l’ai pas écouté. Il ne me reste qu’une phrase : « Non, non…c’est un ancien abattoir ! ». J’imagine qu’il y a des documents, chez lui, qui pourraient m’aider. Mais je ne peux pas débarquer comme ça et fouiller, juste parce que maintenant mon urgence est là. Pourquoi ne l’ai-je pas écouté quand il me parlait ? Pourquoi je n’écoute jamais au moment où on me parle ?

Témoin 3 

Pourquoi s’obstine-t-elle à ne pas mettre des mots d’humain dans ma gueule ? Ils le font tous. Elle finira bien par le faire, elle finira bien par admettre qu’elle ne peut pas faire autrement. Cette idée de faire parler un cheval à l’abattoir, pourquoi cette obstination ? Jusqu’où croit-elle aller avant de céder, comme tout le monde ? Et pourquoi ici et maintenant ? Elle a toujours fui, pourquoi pas aujourd’hui et maintenant ? D’autant qu’elle a un horizon ailleurs. Loin d’ici. Alors pourquoi rester ? Pourquoi se sent-elle irrémédiablement attaché ici et maintenant ? « Encore un peu », dit-elle, « je n’ai pas fini » soupire-t-elle, « j’y suis presque » souffle-t-elle. Pourquoi ce lieu ? D’autant qu’elle vient d’apprendre qu’elle s’est encore trompé, d’après ceux de l’association, ce n’était pas un abattoir. « Il était plus loin, là ça devait n’être que pour tuer le cochon, et encore, de temps en temps… ». Tout est foutu. Si la base n’est pas bonne, si le cheval n’était qu’un cochon, et encore, de temps en temps, pourquoi s’a-charner ? Il paraît que la viande humaine ressemble plus à du poulet, ou de veau, en plus…moi, je ne m’en souviens pas, ils me l’ont toujours mélangé avec d’autres viandes. Impossible de faire la différence, ne serait-ce qu’avec des légumes bouillis.

Témoin 4

Pourquoi n’y-a-t’il plus de boulangerie dans ce Pathelin ? Ils font de la pub jusque dans les couloirs du métro parisien pour le Château, et pas une boulangerie ! C’est du grand n’importe quoi ! C’est quoi, leur idée du tourisme, si un touriste ne peut pas acheter du pain frais quand il vient ici ? Hein ? C’est quand même le minimum pour un village qui se dit français ! La baguette, c’est du patrimoine ! Pourquoi n’y-a-t’il plus de boulangerie dans ce Pathelin ?

Témoin 5

Why I haven’t been spoken about this little place is a pure mystery for me. It’s so authentic, so French, and the ladies are so welcoming!  The food is so tasty too! And I’ve been lucky enough to tind the place, but I don’t understand why nobody told me about this place…for a tourist, it’s the perfect place to discover the village! Even more than a tourist I would say, I felt as if the ladies had been waiting for me as a friend invited for lunch…or even just a tea-time or so.

A propos de Alexia

Chercheuse par diplôme (Master 2, 2018) en littérature anglaise du 20ème siècle à Tours, indépendante car pas rattachée à une université pour l'heure, je fais des mousses au chocolat, des îles flottantes, du pain perdu caramel, des meringues, des crèmes brûlées...un jour, j'arriverais au niveau de la tarte au citron de Blanche!!! je l'aurais un jour!!! je l'aurais!!! En attendant, j'épluche aussi des pommes...

4 commentaires à propos de “#histoire #04 | Pourquois de témoins, purée de pourquois”

  1. Pourquoi cette impression que tout ça va mal finir pour le personnage ? Bravo Alexia, vivement la suite.

    • Le bien, le mal, comme dirait Friedrich (Nietzsche), encore un à qui j’ai envie simultanément de faire un câlin et de mettre un taquet, bien sûr si mon véhicule avait accès à la simultanéité, hein Erik (Satie)…bien sûr désacraliser le sacrifice, ce serait…miam…mais j’ai pas zencore été mettre mon Open Office sur mes trois zécrans, il y a quelque chose dans la vitesse d’exécution, zaussi.

      Et merci aux deux qui m’ont parlé de simulateur de vol, il y a effectivement de cela…pour l’a-planètissage, depuis le temps que j’en ai peur et que je ne trouve pas de solutions sans zékspériences, y’a plus qu’à.