histoire #12#Chambre schrödingerienne

Ce serait une chambre d’hôtel avec quatre murs, un sol et un plafond. Les murs pourraient être, disons, en crépis crème, à moins qu’ils n’arborent un apaisant rose pâle, mais ils pourraient aussi, pourquoi pas, être couverts d’un papier peint baroque, non, d’une sobriété aussi élégante que discrète, quoiqu’à la réflexion ils pourraient être couverts de lambris, créant ainsi, de concert avec le parquet, une ambiance chaleureuse de chalet alpin.
Laissons de côté le plafond.
Le lit, grand, disons carrément king size. Couvre-lit prolongeant l’ambiance du crépis crème, ou rose pâle, sinon du papier peint à ta guise, à moins qu’il ne confirme l’ambiance douillètement montagnarde et boisée.
Dans la salle de bain attenante, il y aurait une baignoire d’angle, à moins qu’elle ne soit pas d’angle, ou qu’une douche en tienne lieu. Je te laisse ambiancer le tout, fais-toi plaisir.
À la réflexion, cette chambre avec salle de bain attenante pourrait être une chambre sans caractéristiques, pure abstraction, chambre putative, shrödingerienne, jusqu’à ce qu’un -ou des-personnages ne l’investissent. Elle attendrait tranquillement cet investissement humain pour se parer des attributs avenants.

(La vérité est que je suis incapable de visualiser, en lecture et à fortiori en écriture. Les descriptions sont pour moi pure perte, et si j’imagine un personnage, il n’est au mieux qu’une forme vague évoluant dans un espace vague. Autant dire que je suis incapable de concevoir de la fiction).

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