#histoire #09 | diagonale de nuit

La GS Citroën, les trois sacs de voyage en Skaï mou sont tassés dans le coffre, sur le parking du bâtiment C, à côté du bar. On attend le dernier étudiant. Le cours de dix-sept heure à dix-huit heure a été annulé. On a vérifié avec les autres, on peut partir plus tôt. Dix-huit heure trente, le dernier étudiant n’est pas là. Dix-neuf heure, tant pis pour lui, on part ? Dix-neuf heure trente, on sautille le long du bâtiment C pour se réchauffer. Il arrive en marchant avec deux sacs. Un seul dans le coffre. Il posera l’autre à ses pieds. Il est petit le coffre !  Oui et on avait précisé un seul sac. Est-ce qu’il peut en griller une avant de partir ? Non et on ne fume pas dans la voiture. 


La bouteille thermos de café en métal coincée dans la portière avant. On sort du campus de la Doua pour rejoindre l’avenue Albert Einstein, Roger Salengro et terminer par celle de Condorcet. On longe le parc de la tête d’or par le boulevard Charles De gaule bordé à droite par le Rhône. On traverse le tunnel de la croix rousse. On suit la rue de Marieton jusqu’au plat de nouilles dont on fait deux tours pour attraper correctement la direction Tassin la demi-lune. La circulation est fluide. On traverse L’Abresle, Bully, les lampadaires dévoilent les sapins de Noël décorés posés le long de la rue principale. On arrive à Tarare. Ah, ah  comme le steak. On ne rit pas, la blague est nulle. Vingt-deux heure, on arrive à Roanne. Tu as prévu la pause quand ? On n’a pas prévu de pause avant Bourges. On s’arrête cinq minutes sur la place centrale de Roanne pour récupérer la carte routière dans le coffre. On repart en ouvrant la fenêtre pour évacuer l’odeur de cigarette accrochée au fumeur. Tu peux fermer steup j’ai froid. On ferme la fenêtre. On roule sans un mot jusqu’à Moulin endormie. Bourges, ville morte, aucun café ouvert après minuit dans le centre-ville ou même en périphérie. On s’arrête sur un parking de routier, on vide la thermos en trois gobelets. Tours, on a les yeux qui picotent, on admire les maisons en pierre blanche le long de la nationale. On se dit que ce serait bien d’habiter là. La flèche, Laval, dans le rétroviseur, la nuit se colore. Rennes, le jour est levé. On dépose le premier passager sur le parking de la poterie. On repart, Lamballe, Saint Brieuc, on fait un détour par Ploufragan pour poser son co-équipier. Guingamp, Lannion, on pose le dernier passager. On est arrivée.             

A propos de Noëlle Baillon-Bachoc

Lectrice compulsive, attirée depuis le plus jeune âge par la littérature de l’imaginaire avec une prédilection pour le fantastique. Je me consacre à présent totalement à l’écriture. J’anime des ateliers d’écriture et des stages dédiées à la littérature de l’imaginaire. Irvi an Amzer, mon premier roman publié est un récit fantastique inspiré de légendes celtes et bretonnes.

Laisser un commentaire