Recto
Les bols bretons sur l’étagère rangés par ordre de naissance, enfants, petits enfants. Un bol à part.
L’écorce du chêne-liège, posée sur le rebord de la fenêtre, elle contient des fruits achetés au marché le dimanche matin dans la grande rue tout à côté.
Les trois éléphants en file indienne décroissante en bois totalement noirs, en ébène ? Le plus grand, de la taille de la main avait des défenses en ivoire. Les morceaux cassés reposent à côté.
La soupe de légumes. Le midi, elle mange au restaurant de la résidence avec les autres pensionnaires, le repas est trop copieux dit-elle. Le soir, la soupe et du fromage lui suffissent, dit-elle.
La table ronde fait face à la fenêtre, derrière : un jardin en pente recouvert de rhododendrons en fleurs.
Verso
La tasse et la théière rouges assorties, thé au jasmin sans lait. Le plateau, une vague d’Hokusai, posé sur la table pour ne pas éparpiller les miettes de biscotte. C’est pratique les biscottes, elles se conservent. La confiture dans un pot, une des dernières de la maison d’avant. Les autres, elle les achètera au supermarché, faire des confitures dans la mini-cuisine n’est pas pratique. Il n’y a pas de place pour les stocker. Le matin de la fenêtre ouverte, elle entend la ville juste derrière le jardin, les travaux du tram qui bientôt arrivera au bord de la résidence. Le bruit couvre celui des oiseaux mais, ils sont là. Ils étaient plus nombreux dans sa maison d’avant.
Très beau texte, très touchant, sur cette forme d’exil. Merci Noëlle.
Merci Georges pour ton commentaire, ça me rassure car j’ai hésité à le poster.
Touchée par t’invente Noëlle, un sujet pas facile, et c’est réussi !
Merci
Je voulais écrire touchée par ton texte..
Merci Isabelle, ce sont des moments que nous traversons tous.
..tout en finesse et avec pudeur… et profondeur. merci
Merci Eve pour ta lecture et ton commentaire.
très beau texte, de beaux échos
Merci Léa.