Codicile
#14 est tout l’inverse de ce que sera le texte final. #14 est un répertoire organisé en période pour ranger les fragments déjà écrits, bibliographie, docs, photographies, poèmes, liens, bibliographie, conseils de lecture… Trier, classer dans ce #14, un endroit de ressource, de pioche pour l’écriture du texte final.
[157. J’ai tendance à croire qu’il faut s’évertuer parfois et parfois abandonner. Je suis dans la phase d’abandon, d’où mon intérêt pour cet autre texte, composé de phrases numérotées, que j’écris en alternance avec l’histoire de Zoé]. olivia rosenthal une femme sur le fil. Etre dans #14, et déjà un peu dans #15
J’écris ce #14 en altenance avec le texte final. D’ailleurs, depuis ce matin, je m’interroge, le #14 ne sera-t-il pas le texte final ? Depuis hier #14, évolue, un peu moins trié, un peu moins classé, un peu plus collage, capharnaüm. Un peu plus en adéquation avec la personnalité de la narratrice, de la glaneuse. Douter, écrire, s’interroger, avancer, revenir en arrière, lire les nouvelles contributions sur le Tiers-Livre, finalement publier ce #14, en vrac.


PARTIE 1 : autour de 21 000 avant le présent : Les Cro-Magnons dans la Vallée de la Vézère observaient-iels les nuages ?
Epicentres géographiques : vallée de la vézère, en particulier Lascaux.
Compléter avec une entrée Mythologie (voir commentaire LM, #12)
PARTIE 2 : des premiers observateurs et nommeurs de nuages
Antoine Johannes Aalders, Luke Howard (1772 – 1864), Jean-Baptiste de Lamarck (1744 – 1829)
Les peintres de nuages : Les quatre saisons de Poussin, Constable, Boudin, Cézanne, Caspar David Friedrich – Le voyageur contemplant une mer de nuages (image libre de droit)
Monet, etc (https://les-calepinotes-d-isa.fr/ressentir-limpression-au-soleil-levant/)
Trop de peintres hommes, pas assez de femmes, poursuivre la recherche, surfer sur internet, aller voir du côté de l’exposition Nuages du musée Reattu (2013) signalé par LH (voir biblio)
Aussi :
Jacqueline Salmon. Du vent, du ciel, et de la mer… au Musée d’art moderne André Malraux (MuMa) du Havre
Hannah Claus, nos esprits sont un, 2014 [Membre de la Nation mohawk de Tyendinaga de la baie de Quinte, Hannah Claus, tout comme Johnson, crée des œuvres qui s’intéressent à l’interdépendance entre vie humaine, terre, ciel, eau, air, plantes et animaux]
Continuer à étoffer cette liste,
PARTIE 3 : Léonie – 1914 – 1920
Epicentres géographiques : huit villages détruits lors de la bataille de la Marne en septembre 14, Perthes-lès-Hurlus, Hurlus, Le Mesnil-lès-Hurlus, Tahure, Nauroy, Moronvilliers, villages jamais reconstruits – Pontfaverger – Cannes
Partie 4, le temps de la militance, le temps d’avant l’écriture, d’avant la tête dans les nuages. [temps d’avant abordé de façon furtive. Pour mieuxdire le temps d’après ?]
PARTIE 4, balbutiement, début de l’observation des nuages, premières photos, premiers fragments
Période : 2018-2025
Figures majeures de la période : Les ceusses déjà cités plus haut, Matthieu Simonet, la glaneuse. Agnès Varda, Varda la toujours pas loin lorsqu’il s’agit d’écrire.
Evénements marquants : 29 mars 2022 : l’écrivain et ancien avocat Mathieu Simonet a créé la Journée internationale des nuages. (Pour défendre les Droits des nuages)
Création d’un onglet nuage sur blog : https://les-calepinotes-d-isa.fr/nuage/
Epicentres géographiques : partout dans le ciel
PARTIE 5

En mai 2024, la glaneuse prend de l’assurance, tous les jours elle publie sur son blog et sur les réseaux sociaux, un texte.
Le projet s’intitule :
Carnet nuages – mai 2024 – 31 jours la tête dans les nuages : https://les-calepinotes-d-isa.fr/carnet-nuages-mai-2024/
Le dernier jour de ce carnet réalisé en mai 2024, la glaneuse de nuage tente d’imaginer l’avenir de son projet. Elle écrit :
En triant mes notes stockées sur mon téléphone, je tombe sur ce petit texte :
– Note des paroles chopées au vol
– Lis pour écrire, écris pour lire
– Marche, perds-toi dans la ville et observe le ciel
– Écris ce dont tu ne te sais pas dépositaire comme le dit François Bon
– Recopie des extraits de textes aimés
– Reprends tes notes, donne leur de l’épaisseur, de la hauteur, de la couleur et publies-les sur ton blog sans te soucier de tes lecteurices. Ajoute des photos, des dessins et trouve ta singularité
– Dessine, colle, déchire et froisse des papiers, peins avec les doigts….
Elle se souvient qu’après avoir écrit ce texte, les idées ont jailli ! Elle a écrit : il y aura des minis carnets fait maison, il y aura un carnet en accordéon, il y aura une boîte à images, une à paréidolie. Une autre pour ranger les nuages, poèmes, messages reçus. Peut-être des carnets en forme de rouleaux. Des dessins, des collages, des livres et des textes. Pleins d’autres choses à imaginer, créer au gré de ses pérégrinations…
Et ainsi se construira un cabinet de curiosités à nuages, un cabinet en mouvement perpétuel qui s’étoffera au fil des jours !



Et le texte final sera le journal de bord de ce projet.
PARTIE 6
Période : 2025 jusqu’au futur :
Le collectif des glaneuses et glaneurs de nuages : une toile se tisse autour de celles et ceux qui envoient à la glaneuse, une référence, une photo, un petit mot disant que maintenant quand on observe un nuage on pense à elle, on ne les voit plus pareil. Alors une toile se tisse, des liens se créént, des rencontres s’organisent. A suivre
VERSO
Ah nuage un instant capturé
Tu nous délivres de notre exil.
Francois Cheng
Quelques notes
Léonie, jeune champenoise de 15 ans, est en 1915 réfugiée – la raison, c’est une autre histoire – à Cannes. Un jour entre le 25 avril et le 15 mai 1915, pour la première fois de sa vie, elle se tient face à la Méditerranée. Jamais, elle n’aurait imaginé un tel spectacle. Le ciel bleu uniforme se reflète dans la mer. Des jours et des jours durant, pas un nuage dans le ciel. Devant ce ciel désespéremment bleu, elle est nostalgique, elle pense aux ciels champenois, tellement changeant, au-dessus de la ferme et des champs de patates. Ce soir-là sa famille lui manque.
Mais pourquoi Léonie, revient-t-elle régulièrement dans les textes ? A l’insu de la narratrice ?

6 mai 2024
Badigeonner une feuille blanche d’acrylique bleu abondamment dilué dans de l’eau, laisser quelques réserves de blanc du papier. Plaisir de voir la feuille se gondoler sous l’action de l’eau. Ajouter du bleu un peu moins dilué, et ainsi de suite, pour essayer de donner une idée de nuage. Jamais la peinture ne sera la réalité, c’est autre chose, mais le rendu fait nuage.
L’infinitude du ciel se dessine sur la feuille. Spontanément sans réflexion. Lignes. Bavures. Nuages-taches. Traces éphémères. Camaïeu de bleu. Amoncellement de voies blanches et mouvantes.
En écho, ou pas, ce poème d’Etel Adnan :
Dernières nouvelles : et qui a construit l’univers, qui et pour qui ? Je l’ai créé par égard pour les nuages et pour les étoiles derrière eux. Pour la lumière de la lumière. Pour que soit la mer.
3 mai 2024
Aujourd’hui c’est Festival de nuages au-dessus de la Corniche Basque. Chacun déploie beaucoup d’énergie pour tenter de se faire remarquer.
J’ai vu :
– Le nuage qui se place juste au-dessus de la ligne d’horizon ! Celui-là sûr on le verra à des kilomètres à la ronde.
– Celui qui a une tête de lion et un corps de dragon.
– Celui qui s’abaisse jusqu’à être presque sous l’objectif, risque d’être hors cadre. Pas sûre qu’il ait bien compris le sens de l’exercice ou alors trop modeste pour être photographié.
– Celui qui tente de coiffer la Rhune, pas bête, la Rhune on la voit de partout.
– Celui qui se donne des airs d’Amérique Centrale.
– Ceux qui se sauvent loin pour ne pas tomber dans les griffes du ball-trap.
– Celui qui a une trompe d’éléphant mais qui ne ressemble pas vraiment à un éléphant.
– Celui qui joue au matelas moelleux.
– Celui qui s’effiloche, se reproduit, grandit à vue d’œil, grossit, grisaille, blanchit pour occuper tout l’espace.

Arpenter les lieux, contempler les nuages
Se replonger dans les fragments, écrire les liens entre marches urbaines, marches sur le littoral Atlantique, relire des fragments, celui écrit lors de l’atelier d’été 2024, revoir des images, tenter de faire des liens
Extrait : Tu es seule par cette belle journée ensoleillée après ces journées de pluie. Tu es seule quand tu te plonges dans la contemplation du ciel, la contemplation des cumulus d’une blancheur infinie. Une blancheur qui rivalise avec celle de l’écume.
Seule et tellement remplie de la force de l’océan, des éléments et de ces plages à perte de vue.
Solitude, infinitude.
Le CAPC, Musée d’art contemporain de Bordeaux, lieu de ressourcement et d’écriture pour la narratrice
C’est un lieu où la narratrice (la glaneuse ?) construit ses cabanes. [Cabane au sens de Mareille Macé dans nos cabanes « Faire des cabanes en tous genre – inventer, jardiner les possibles ; sans craindre d’appeler « cabanes » des huttes de phrases, de papier, de pensée, d’amitié, des nouvelles façons de se représenter l’espace, le temps, l’action, les liens, les pratiques ».]
Le CAPC, le musée d’art contemporain de Bordeaux, est un lieu d’inspiration, de méditation, de repos, de déambulation, d’écriture. Elle aime errer dans les salles, parcourir les étages, flâner dans la nef l’espace central qui accueille des expos imaginées in-situ par les artistes ou les conservateur.ices.
C’est-là, qu’elle a vu en 2018, l’expo initiatrice du projet, extrait du texte #rectoverso-12-nuage-cest-reparti/

En 2018, le CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux présente une exposition intitulée 4543 milliards, sous-titrée la question de la matière interroge le rapport entre l’histoire d’une œuvre et les grands récits de la Terre. Une salle est consacrée aux photographies de nuages d’Antoine J. Aalders, 1890-1955. Ses accumulations d’albums et de boîtes de stockage de photos sont exposées dans des tables-vitrines. Cette accumulation de nuages m’a hypnotisée ! A plusieurs reprises je suis allée au musée, visiter cette salle. A cette occasion j’ai pris conscience de la grande poésie de l’accumulation, de mon émerveillement pour ce travail à la fois artistique, poétique et scientifique.
Mots glanés le 15 août 2025 au CAPC: Collecter, recycler, réemployer, transformer, collaborer, réparer, emprunter, pirater, enquêter, [« ces verbes sont autant de méthodologies de travail qui génèrent et nourrissent les œuvres des artistes de l’exposition L’Invention du quotidien, écrit la commissaire de l’expo installée dans la nef du musée].
PS déambuler au CAPC, mais ne pas oublier, ne pas oublier : Extrait de la notice « Histoire et mémoire de l’Entrepôt Lainé » distribuée aux visiteursL’entrepôt réel d’une superficie de 6736 m2 était destiné au stockage sous douane des amrchandises en provenance des colonies, avant leur redistribution dans toute l’Eorupe […]
… Toutes ces denrées sont produites aux Antilles par le travail servile, dans les habitatios de centaines de milliers d’esclavisés d’origine africaine.
Ce travail de mémoire est mené en partenariat avec l’association Mémoires et Partages
BIBLIOGRAPHIE
Lister les livres affûteurs de regard et d’écriture pour accompagner le projet
– Richard Hamblyn – L’invention des nuages – Comment un météorologue amateur a découvert le langage du ciel. (à propos de Luke Howard)
– Guide du chasseur de nuages de Gavin Pretor-Pinney – Poche, 2007
– Nuages, le petit guide – Richard Hamblyn – Delachaux et Nestlié – 2024
– Le journal du regard – Bernard Noël
– Respire de Marielle MACÉ – Verdier, 2023
– Le nuage : dix façon de le préparer de Ryoko Sekiguchi, Sugio Yamaguchi et Valentin Devos – Editions de l’Epure, 2019
– Mer et brouillard d’Etel Adnan – Editions de l’Attente, 2015
– Paysage zéro de Sophie Coiffier – Editions de l’Attente, 2017
– S’émerveiller de Belinda Cannone – Stock, 2017
– La tectonique des nuages – Armand Farrachi – José Corti
– Le Rayon vert – Film d’Eric Rohmer
– Nuage de Gilles Clément
– Suzanne Doppelt – et tout soudain en rien – POL (ref atelier Recto-verso)
– Sei Shônagon – Notes de chevet (ref atelier Recto-verso)
– Olivia Rosenthal une femme sur le fil – 2015 – l’Olivier (ref atelier Recto-verso)
– Eloge des voyages insensés, ou L’île de Vassili GOLOVANOV
– Toute l’oeuvre d’Agnès Varda, figure tutélaire de la narratrice.Suggestions envoyée par auteur.ices de l’atelier recto-verso, remerciements renouvelés
CT : André des Gachons : La Veille du Ciel -2025 – qui regroupe ses travaux de météorologue amateur, bulletins et aquarelles — je vous met ça là
CM : Han Kang – Pars, le vent se lève, en référence à l’artiste coréenne Bang Hai Ja
CM : Hubert Voignier – Une rhétorique des nuages – Cheyne éditeur 2020
CM : TARKOS Les Nuages dans PAN P.O.L 2000. Il écrit « les nuages peuvent ne pas bouger pendant que tout change »
CM : André Ar Vot Cent vues de l’enclos des nuages José Corti 2004 ou 100 fragments numérotés de 1 à 100.
SB : Hélène Gaudy : Un monde sans rivage (elle ne traite pas des nuages mais de la banquise, néanmoins SB fait le parallèle).
LH : exposition d’art contemporain au Musée Arlaten d’Arles en 2013, intitulée « Nuages »,
NH : tableau le nuage rouge de Mondrian
JD : photos de Alfred Stieglitz, série Songs et Equivalents
Une cohérence remarquable quand on lit tes textes. La tête dans les nuages et les mains sur le papier. Tout cet ensemble constitue une masse très riche. Quelle persévérance !
Merci Sylvie de noter la cohérence, j’ai une telle masse effectivement que je m’y perds un peu. Mais c’est la magie et la richesse de l’atelier d’été et des commentaires, pour aider à trouver son chemin
Travail remarquable . Bravo ! Tres sensible au passage des nuages qui …
Merci
Marcu Carole pour le commentaire et la fidélité
Quel travail ! merci pour la leçon et les « merveilleux nuages ».
Merci Louise
J’aime beaucoup… un cours idéal de restauration mentale, une belle leçon d’humilité, plein jour observé comme une pleine nuit (où les nuages invisibles existent pourtant…)
Merci Françoise ! Ah oui les nuages de nuit, encore une piste à explorer. Je dois avoir une ou deux photos dans la masse de photos..
Isabelle, tu peux ajouter dans la bibliographie l’ouvrage d’André Ar Vot Cent vues de l’enclos des nuages José Corti 2004 ou 100 fragments numérotés de 1 à 100. J’aime beaucoup l’objet des mini carnets et le livre final journal de bord du projet. Ça foisonne ça prend forme ça évolue comme un ciel ennuagé. Merci Isabelle
Merci Cécile ! et aussi pour cette nouvelle référence, je m’empresse de compléter la biblio.