Un gant. On dit une main. Dans un gant. On voit une main. Dans la forme d’un gant. Une main. On prend un gant pour une main. On ne prend pas de gant. On met une main, dans un gant. On glisse. On met une main dans un gant, on met sa main, dans un gant. On introduit la main. Dans un gant ramassé. Un gant perdu. C’est une main. Un gant par terre. Et c’est une main.
On y met la main. On appelle un gant une main. Un gant et on pense à une main. On pense main. Dans un gant par terre on ramasse une main. Dans un gant perdu qu’on trouve, une main. Il y a une main dans un gant. Dans un gant, il y a une main. On projette une main. On y met la main. On l’a dit. Sans le poids d’une main. L’ombre d’une main. Mettons.
Qu’on appelle main un gant. Qu’on appelle une main dans un gant. Que le gant appelle la main. Que la main attrape le gant. Le ramassage d’un gant demande une main. Le ramassage d’un gant d’une main.
Le gant rappelle la main. Qu’il y en eut une, qu’il y en a eu. Une histoire.
Le gant rappelle la main. Un gant attend une main. Un gant demande sa main. Un gant tente une main. En toute impunité. En toute discrétion. En toute intimité. En plein air. En dehors de tout. De toute considération. Le gant aveugle. Le gant est sourd. Le gant crie. Le gant requiert. C’est hors de question. Un gant est un rêve de main. Est-il.
La forme d’un gant est une main. La forme d’un gant, c’est la main. La main donne sa forme au gant. La main déforme le gant. Le gant épouse la main. Emprunte la forme. C’est la main qui donne. Le gant se prête. La main impose sa forme. Le gant se conforme. Le gant s’imprime sur la main. Monté à la main. Un gant passé à une main.
S’applique. Calque. Affermit. Un gant dessine une main.
Dans un gant on dirait une main. C’est un gant on dirait une main. C’est un gant, on aurait dit, que, passé à une main, c’en est une autre. Supposons.
Racontez.
Ce gant me va comme une main, il dit.
L’autre jour j’ai trouvé un gant. Racontez.
On trouve un gant. On voit. Qu’une main va à un gant. Qu’on a trouvé, on dit. Un gant tout trouvé. Dont on ne sait rien. Qu’il y eut une main.
Une main pour le perdre.
Dans un gant tient une main. Une main tient un gant. Lâche. Une main occupée à autre chose. Dégantée pour quoi. Prendre. Saisir. Accéder. Le gant quitte la main. C’est une main, un gant lui échappe. Quelque chose lui échappe. Un gant tombe d’une main. Le gant tombé de la main. Glissé. De la poche. Ramassé de la main.
Le gant par terre pose la question de la main, la main nue.
Le gant appelle la main. L’appel d’un gant. Un gant criant. Le cri d’un gant. La vue d’un gant. L’espace d’un gant, d’un instant. La vue criante, criant qu’il est perdu. L’évidence. La surprise. La prise. Main basse.
Ou.
Une main saisit l’occasion de la perte d’un gant. Chute d’un gant. Et son silence.
Tic. Tac. Main. Gant. En un instant. Un instant t. Un instant et. C’est l’instant main. Le temps pour un gant de tomber. Touche. Terre. En un clin d’œil. En un influx. Du gant à l’œil, l’œil à la main, les doigts au bout, la main au gant. Les doigts au bout.
Ou comment une main va à un gant.
Fait divers.
Une main va à un gant.
De tierce main, se dit, ne se dit pas.
Un gant sans une main. Un gant sans un autre. Son pareil. Son pendant. Par terre. Un gant sans l’autre gant. Un gant trouvé par terre. Un gant vu d’abord. Gant vu par terre. Loin d’abord. Un trou d’abord. Dans la vue, un accroc. Puis sous les yeux, vite. Un rien, motte, puis des doigts. Et puis doigts. Ramassé, forme ramassée, une main sur un gant. Une main va à un gant. Tend les doigts. S’abaisse, prend. L’instant des doigts. Des doigts sur un gant. Gant sans pareil. Sans réfléchir. Pris sans le mettre en évidence, sans l’indiquer là, qu’il a été perdu là, pour être retrouvé, qu’il soit vu, le rendre visible. Orienté propriétaire. Non. Un gant pour être porté, pour qu’il soit pris, soustrait à la vue, à l’endroit, un gant à emporter, un gant perdu dérobé. Subtilisé. Un gant d’un coup plus là, il est là il est pas là, où il a été perdu. Qui n’est plus perdu. Un gant de gagné. Une main de plus. L’irrécupérable. Un gant pris pour soi.
Lui donner une chance, lui laisser le temps, non, d’être récupéré. Un gant tout de suite. Vite un gant. Un gant une main.
Pris la main dans un gant. La main prise à un gant. Le gant au bout de la main.
Pas perdu pour tout le monde. Le monde entier. Y manque un gant. Il manque un gant à quelqu’un.
Un gant un seul. Et seul à seul. Un seul gant chaque fois.
Une occasion à chaque main.
Chaque main vient seule. Comme chaque jour vient. On a dit une main. Chaque main se présente dans sa solitude. Écartée.
C’est quelqu’un qui ramène ces mains à la maison. Rapporte. Ça commence comme ça. C’est quelqu’un qui ramène une main à la maison. Recueille.
La maison. C’est la maison des jours. C’est déjà la maison des jours. Les mains tournent autour de la maison et comment. De plus en plus près. Oiseaux. Vont au plus près. Viennent. Ça devient la maison des jours et des mains raconte-t-il. Les pieds non. Une chaussette reste une chaussette. Surtout retrouvée seule. C’est une vieille chaussette. C’est l’histoire de comment, donc. Les mains s’invitent. Satellites tournent. Les mains se font une place dans la tête. Des places. Dans des sacs, en papier, dans des boîtes, dans des cachettes, dans le garage, dans la tête. C’est dans la tête. La maison. C’est dans la tête. Les jours en sont perturbés. Les jours ne viennent plus dans l’ordre. Les carreaux du carrelage du séjour, qui sont carrés, qui sont des cases blanches, vides pour la plupart, bougent, se voient cochés. C’est de manières diverses. Ça demeure à élucider.
Le gant est le creux de la main.
Main extérieure. Va pour un titre.
C’est une main qui a tenu un journal. Sale comme si elle l’avait fait. Tenu un journal et un journal et un autre et encore un jusqu’à être aussi noire, tenus tout un jour et le suivant et le suivant encore. À tout lâcher. Tenus et froissés. Tenus et lus, à la main comme avec le doigt. Toutes les lignes lues, avec tous les doigts. Sale comme le pouce passe de la langue à la page qu’il tourne. Jusqu’à lâcher tout. Laissée tombée. Crispée là. Abandonnée là. Le journal, envolé. Elle boursouflure du sol. Passée couleur du sol. Un relief du sol. Mais c’est le temps. Le journal c’est le temps. Elle épave du temps, une croûte. C’est le temps dehors qui l’a noircie. La main, il dit. Ce n’est que le temps. Ce n’est que lui.
Le gant est l’effet de la main.
C’est l’histoire du gant et de la main.
Quelqu’un entre.
Entre, quelqu’un pris.
Et comment.