lire numérique | le Tour du monde

nouvelle rubrique : les trésors de la lecture tablette, où les trouver, comment s’en servir


La lecture numérique reste encore trop souvent une démonstration, une expérimentation dubitative, alors que – pour ceux qui ont fait le saut de s’équiper – elle est déjà un usage quotidien et suffisamment confortable pour devenir presque invisible. Surtout, une bibliothèque qui n’invalide pas celle de nos maisons, mais prend un autre visage, nous offre une autre mémoire du monde.

Je voudrais installer ici une rubrique qui ne concernera pas seulement nos choix publie.net, mais qui soit comment on découvre, comment on s’en sert.

Ainsi, le Tour du monde. On est au XIXème siècle. Des explorateurs, aventuriers, curieux, s’en vont à l’assaut des taches blanches de la carte du monde. Traverser l’Australie, se risquer en forêt de Guyane, cela requiert une vie. Comment partager, au retour ? C’est le début de l’histoire de la photographie (l’invention du Détective Nadar pour ses propres voyages en Crimée), mais la reproduction imprimée suppose la gravure, et, surtout, le récit qui l’accompagne – question qui n’est pas seulement une évidence, pour nos explorations d’aujourd’hui.

Ces récits, au lieu qu’ils soient dispersés, sont rassemblés chaque année (en deux tomes lourds et épais, d’une grande prouesse graphique) dans la série Le Tour du monde. Toutes ces années, combien étions-nous à les guetter chez les bouquinistes, savoir lesquels en recelaient habituellement ? C’est notre patrimoine. Et terreau de fiction : prenez les mêmes gravures, les mêmes détails techniques, la même rhétorique du voyage et de la découverte, mais inventez le pays, le voyage, l’expédition : vous avez Jules Verne.

On en trouve une belle série dans la partie francophone du Gutenberg Project.


 Rendez-vous sur Gutenberg Project, ressources francophones, et entrer le nom du directeur de la revue, Édouard Charton....
 Vous y êtes ? Choisissez votre voyage dans le sommaire : dans ce volume de 1860, un certain M.A. Proust va au mont Athos, on publie un récit concernant les Galapagos en 1838, une expédition chez les Yakoutes en 1830-1839, enfin le voyage du baron de Wogan en Californie en 1850-1852 (à moins que vous ne préfériez « Comment on dompte les éléphants en Birmanie »).
 sur la page sommaire, vous trouvez un inventaire des formats – par exemple prc si vous êtes possesseur d’un Kindle ; mais incitation à cliquer sur la rubrique epub avec images.
 si vous vous êtes connectés avec un iPad ou un iPhone, l’appel du fichier va vous demander de choisir avec quelle application vous souhaitez l’ouvrir : je recommande Stanza, gratuit, efficace, disposant de césure.
 sur iPad, si vous êtes en wifi avec iBooks, en haut à gauche de votre bibliothèque vous avez 3 onglets (voir le remarquable petit manuel de Clément Monjou pour détails), un qui concerne vos PDF, un qui concerne vos ePub, et l’onglet Store qui vous donnera accès à l’ensemble des gratuits du Projet Gutenberg. Laissez tomber la page de pub, entrez Charton, et vous accéderez au livre – mais c’est un peu long, parce qu’il faut acheter le gratuit, et pour ma part (pour les Gutenberg Projects) je préfère passer directement par Safari.
 reste cependant plus simple d’accéder au lien sommaire ci-dessus via votre ordinateur, le fichier epub sera déposé sur votre bureau. Vous disposez ainsi sur l’ordi de la totalité de votre bibliothèque numérique (pour moi, désormais environ 3000 titres), et de n’en charger qu’une centaine à tour de rôle sur votre liseuse ou iPad, pour lui garder ses performances.
 dans ce cas, lorsque votre iPhone, iPad, Sony ou Opus est connecté, en recharge batterie par exemple, vous déposerez le fichier via Calibre, la meilleure boîte à outil disponible, si vous disposez d’une Sony ou d’un Opus, et vous le glisserez tout simplement au-dessus de livres/films/musique de votre iTunes, qui se chargera de l’implantation, si vous lisez via iPad ou iPhone, manip inverse pour les retirer.

Voilà, c’est ce qu’on oublie, dans le petit moment du soir où on vérifie l’équipement de la liseuse, quitte à lire le texte plus tard ou simplement savoir sa présence. A noter, sur Project Gutenberg, quelques textes encore protégés en France comme Alcools d’Apollinaire.

Voilà pour ce soir. On vous souhaite bon voyage dans les Tour du monde. Prochain épisode tout bientôt.

Ci-dessous : photos à la volée avec l’iPhone de 2 pages illustrées du Tour du monde 1860, avec les rousseurs et la magie, et la numérisation Gutenberg Project sur l’iPad, page de garde et une illustration insérée dans l’epub...

responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 2 octobre 2010
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