publie week-end, 4 décembre

pour le samedi dimanche, les petites nouvelles du site, publications, recensions, et remarques générales – on tâchera de s’y tenir


baromètre

Mouvements souterrains et mouvements de surface conjugués, ces dernières semaines : des nouvelles mises en ligne, mais aussi la reprise continue des titres plus anciens pour les hisser aux nouveaux standards. Tout est devenu beaucoup plus compliqué, en édition numérique, mais nous aussi on s’est compliqués en même temps – des fois je n’en reviens pas de ce que je sais faire, mais n’empêche, c’est des heures et des heures (et pas moi tout seul) pour une mise en ligne réussie. Bien conscient de ces lenteurs et retard pour tant d’auteurs à qui la publication est promise, mais pas d’autre choix. Là aussi, se développer pour tenir : vous avez dû constater la magnifique invention graphique des textes de nos amis de NumerikLivres : Gwen Catala va prendre en charge les productions les plus complexes [1] de publie.net, ouverture vers une collection critique (un Mallarmé de Pierre Campion et un Huysmans de Gilles Bonnet pour commencer, et le Mai 69 de Daniel Morvan pour continuer).

 

cette semaine : Marie Cosnay

Côté nouvelles mises en ligne, cette semaine l’arrivée de Marie Cosnay, que je tiens pour écrivain important, celles et ceux qui ont lu Déplacements et Entre chagrin et néant paru aux éditions Laurence Teper ne me contrediront pas. Et j’aurais eu plaisir à mettre en ligne Quand les mots du récit... et L’allée du bout du monde même sans savoir que Laurence Teper jetait l’éponge, et que les auteurs qu’elle a édités sont orphelins, les livres désormais inaccessibles. Deux textes qui ne se ressemblent pas : une chronique – semaine après semaine – d’un tribunal de grande instance (Bayonne), concernant les reconduites à la frontière et le placement en centre de rétention. Et un récit onirique (pas si sûr) lui aussi sur fond d’errance et d’identité floue, avec villes et routes... Les couvertures sont de Philippe De Jonckheere. Écriture qui dérange, facile à dire : parce qu’on ne peut pas tolérer le monde tel qu’il est, voilà – et que la réponse purement et parfaitement littéraire est aussi pertinente que le devoir citoyen (dont la littérature ne nous débarrasse pas – voir le blog Mediapartde M.C.)

 

écrire au quotidien : 365 ateliers d’écriture

Qui fréquente le liminaire.fr de Philippe Diaz, sur le web Pierre Ménard, sait qu’une de ses contraintes les plus riches et les plus suivies, depuis longtemps, c’est un atelier d’écriture hebdomadaire, partant d’un texte contemporain, et ouvert aux visiteurs. Voici les 365 pistes de ces ateliers, un pour chaque jour de l’année, et c’est comme dresser en même temps un fabuleux panorama de la littérature d’aujourd’hui, creusant, explorant, inventant, déchiffrant : Comment écrire au quotidien. Bien sûr dans notre collection écrire, où il rejoint Cambouis d’Antoine Emaz et Les écouter écrire de Georgia Makhlouf. En fait, je dis en trois lignes toute ma rage et ma fierté : le travail qu’on fait ici concerne des textes nécessaires, ouverts, pas d’autre moyen que faire ça aujourd’hui et de cette façon. Et rage parce qu’on devrait les retrouver chez tous nos visiteurs – moyen direct de faire savoir à l’auteur qu’on est sur le même territoire, les mêmes questions.

 

Kuessipen

Peut-être qu’une solution, comme certains de nos confrères qui proposent aux bibliothèques des livres chronodégradables, ce serait de proclamer : vous avez 3 semaines pour télécharger Kuessipen, après ce sera trop tard. En l’occurrence non, puisqu’en janvier nouvelle version augmentée sur publie.net, et en mai édition imprimée du livre au Québec. M’enfin quoi : depuis la réserve indienne de Uashat, Naomi Fontaine, innue, apporte un regard extrêmement neuf sur le territoire, l’identité, la langue avec des portraits qui surgissent tout vivants, vie, mort et bières mêlées : et ça ne nous concerne pas là, tout de suite ?

 

publie.noir

Non, ça ne peut pas exister de suite comme domaine, publie.noir. Mais les familiers du web se souviennent de Mauvais genres, 1er site vraiment développé concernant le roman policier (le lien ci-dessus correspond à ses archives 2000/2007). Qui de mieux placé que Bernard Strainchamps pour lancer sur publie.net une collection noire, et bien sûr elle s’appellera Mauvais genres, et on commence dans les jours à venir avec Marc Villard et Dominique Manotti. L’arrivée dans la garde rapprochée de publie.net d’un pro du web et du livre comme l’est Bernard (fondateur de bibliosurf.com) est bien sûr symptomatique et évolutive [2].

 

faites-vous Noël, abonnez-vous…

Grande nouvelle : à partir du 1er janvier, publie.net sera en libre accès intégral, plus moteur de recherche et autres fonctions, depuis les salles de lecture de la BNF, qui rejoint les établissements abonnés. Pour les abonnés, la possibilité de lire en consulter à volonté la totalité de notre catalogue, soit par feuilletage du PDF (mode image) soit directement le format epub (notamment sur téléphones) – ou de télécharger les titres (ou les réactualiser) directement sur votre ordinateur, sans DRM, pour transfert sur vos liseuses, iPad, Kindle, Sony ou autres CyBook. Pour publie.net, on s’en tient à l’idée simple : répartition aux auteurs de 50% de la recette, téléchargements selon les titres ou péréquation des pages lues pour les abonnements. Aidez-nous : lire numérique, désormais c’est simple, c’est fiable, et c’est riche d’une invention qui va dans les prochains mois ne cesser de se révéler. C’est maintenant qu’il faut nous aider, on a besoin de moyens pour notre développement, lisez nos titres, prenez un abonnement si vous pouvez, insister auprès de vos bibliothèques, écoles, centres de doc, centres régionaux du livre [3], pour qu’ils ajoutent publie.net à leurs ressources numériques. C’est maintenant que c’est vital...

[1A noter que NumerikLivres propose ce service aux éditeurs papiers désireux de développer leur catalogue numérique.

[2Bibliosurf est d’ailleurs dès à présent habilité à diffuser et installer les abonnements bibliothèques de publile.net, en parallèle de notre interlocutrice commerciale principale, Elisa Boulard, à L’immatériel.fr, la contacter pour tout renseignement.

[3Le Centre national du livre n’accepte de soutenir l’édition qu’à partir de 100 000 euros/an de CA, manière radicale de rejeter avec mépris les structures qui cherchent et inventent en numérique, quelle que soit la richesse de leur contenu, et ce qu’on peut accomplir de découverte et de soutien dans le domaine contemporain.


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1ère mise en ligne et dernière modification le 4 décembre 2010
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