déclaration de Bruxelles

on ne fera pas l’économie du livre numérique...


Je dispose de 45 minutes demain matin à Bruxelles pour mon intervention.

J’aurai ces notes sur mon iPad (je les aurai même reprises encore demain matin), ce ne sera qu’un support à l’improvisation. Mais quand même...

Posé aussi dans ces 3 jours base pour edinum, sté européenne de gestion de droits numériques, selon principe très simple mais aboutissement de longue réflexion collective. Principe élémentaire : l’auteur reste propriétaire de ses droits, edinum n’en est que le gérant (« à compte et demi », selon l’expression juridique, via sté dite « en participation »), et bien sûr négocie contrat seulement commercial auprès de publie.net ou n’importe quel autre éditeur, en France ou ailleurs. Il faut absolument toucher à la fausse pyramide du droit d’auteur obsolète et qui en fait nous en dépossède : en tant qu’auteurs nous avons la maturité pour le faire. On n’en serait pas là sans l’obscurantisme hostile du SNE et son lobbying UMP menant à cette catastrophe (pour eux, nous c’est bon, désormais on est parés) de la loi dite #prisunic.

Photo : cet après-midi, Bruxelles comme chantier permanent (et fascinant). Ce billet sera complété demain et après-demain (liens, affinage). Il est bien sûr librement reproductible, citable, compilable.

 

contexte de la mutation


Dans une mutation comme celle qui nous a rejoints, et la chance de la vivre au présent, la continuité la plus immédiate devient imprédictible. Nous avons à assurer continuité et transmission de valeurs de civilisation dans un contexte brutal et erratique, structuré non pas depuis ces valeurs mais celles de l’argent roi.

Il nous faut donc avancer dans l’imprédictible. Nous n’aurions pas d’autres outils que notre veille au présent, l’examen des matériels, des usages ? La première tâche est de se retourner en arrière. Dans la longue période de stabilité – même constamment évolutive – qu’a symbolisé le livre, ce regard en arrière a pu s’éloigner à l’arrière-plan, n’appartenir qu’à ce qu’on nommait faussement « l’histoire du livre ».

Le premier trait de ces mutations, c’est leur dehors : l’histoire de l’écrit n’est pas le référent principal. Ce qui nous fonde comme communauté par le langage, c’est le constant et double mouvement d’énoncer ce qui nous entoure au plus près, le monde, et le fait de prendre écart avec cet énoncé immédiat, constituer le langage comme écart, réflexion. Les langues écrites sont au mieux un tiers de l’ensemble des langues. Ce référent-là, qui constitué les mythologies, les légendes, assume la peur et l’inquiétude de l’homme devant ce qui le déborde au présent, est une fonction plus stable, pérenne, et reste aussi notre tâche au présent.

Le deuxième trait des mutations de l’écrit, c’est leur nombre extrêmement restreint, si on le rapporte à l’histoire des mutations sociales, urbanistiques, esthétiques. En gros, la longue et très complexe histoire, de – 3200 à + 300, de l’objet en 3 dimensions, parfois à double enveloppe, qu’est la tablette d’argile, dans la stratigraphie plurielle de ses usages, mais aussi de ses modes d’archivage. La mutation de la tablette au rouleau de papyrus les fait coïncider sur plusieurs siècles.

La mutation ensuite du rouleau au codex, qui s’étale sur un siècle et demi environ. La mutation ensuite qui n’est pas celle de Gutenberg, lequel a fabriqué un nombre quantifié (160) d’un objet installé de façon fixe sur son lieu de lecture, mais celle d’Aldo Manuzio, qui tenait à honneur que ses livres imprimés ne puissent être distingués des livres commercialisés à vaste échelle par l’industrie de la copie.

Enfin une ultime mutation majeure, tout près de nous, l’irruption de la presse et du feuilleton, l’industrialisation de l’imprimerie.

Ce qui caractérise ces mutations, chaque fois, c’est cependant qu’elles emportent avec elles la totalité des usages de l’écrit, et les reconditionnent, usages privés et épistolaires inclus, et que les formes littéraires et corpus de fables, récits, savoirs qui nous semblent les plus stables naissent chaque fois de ces mutations, souvent en leur temps même – ainsi Rabelais dans l’élan de l’imprimerie, ainsi le « roman » (Le Rouge et le noir s’intitulait « moeurs » et Madame Bovary « moeurs de province ») dans l’irruption presse-feuilleton. Ce n’est pas de romans qu’on a besoin pour la lecture numérique, il nous faut des formes nouvelles, et le rôle d’un éditeur numérique c’est peut-être seulement de battre des bras en criant qu’elles sont déjà là....

Pas le lieu ici de se saisir d’exemples, mais reprendre le chemin de ces précédentes mutations c’est la première école pour déplier la mutation présente, l’appréhender non comme bouleversement d’un objet, « le livre », mais dispositif matériel et temporel pluriel et complexe, où il redevienne éventuellement possible de traiter séparément les paramètres qui, dans ces ondes de choc, évoluent tous simultanément.

Simplement, un autre axiome tout aussi immédiat : chacune de ces mutations a été complexe et conflictuelle, mais à terme totale et définitive, s’est traduite par le remplacement irréversible de l’ancien support par le nouveau.

 

dans sa figure récente, le livre est un éco-système


Pour bien d’entre nous, ceux de ma génération en tout cas, la construction de soi-même s’est faite par les livres (le pluriel est important).
Mais l’idée même du numérique pourrait être considérée comme un adjectif ou un préambule inutile.

Ceux qui se prévalent d’une soi-disant stabilité du « marché » du livre occultent la brutale recomposition en profondeur de ce commerce : « un grand éditeur vit sur dix à quinze livres », déclarait l’un de ces « grands » il y a quelques semaines. Moins de cinq cents titres couvrent les deux tiers du chiffre d’affaire. Le temps moyen de présence d’un ouvrage en librairie est de cinq à six semaines. Et, j’allais dire surtout, bien longtemps – si elle l’a jamais été – que la publication écrite ne coïncide que pour quelques centaines d’auteurs gros vendeurs à la rémunération de la création. Nouveau Roman, Hörspiel, système d’aides de l’État : la nouveauté, c’est plutôt comment toute les niches qu’une société, par le respect qu’elle avait de la littérature, ménageait pour ses créateurs – dans la veulerie d’aujourd’hui il n’en reste que miettes...

À l’inverse, bien longtemps que le livre – objet technique et ergonomique complexe – s’est structuré et numérisé. Texte et autres contenus, masques graphiques adaptés au portage sur différents supports, métadonnées incluant non pas seulement auteur, titre et ISBN, mais bassins de liens, et surtout balises de recherches sous forme notamment (mais pas exclusivement) de mots-clés. Le livre imprimé, à l’heure actuelle, c’est très exactement la commercialisation papier d’un site web.

Et si la prescription critique n’était elle aussi qu’une forme précisément née de la structuration industrielle née de l’irruption de la presse ? La littérature s’invente depuis son propre commentaire dans sa continuité. La médiation, par l’artefact des rigidités techniques, se séparait de l’exercice même de la littérature – ce qui respire aujourd’hui par les blogs constitue un tissu vivant où la lecture, la recommandation et l’écriture se tissent en permanence. Cela dérange le statut symbolique et la prestance sociale de ceux qui disposaient du rôle, et à qui convenait très bien le geste du bibliothécaire ou du librairie cochant les titres pour la commande ? Eh bien faites votre deuil. Et très beau de constater que les critiques qui sont passés au web ont changé d’eux-mêmes leur rapport à cette prescription verticale.

 

ce n’est pas lire qui change, c’est nos usages


Je n’écoute pas la musique selon les mêmes paradigmes, et ma contribution personnelle pour rémunérer cette écoute ne s’établit pas selon les mêmes critères.

Mon abonnement Spotify démultiplie l’accès immédiat, par analogies, extensions, arborescences à un catalogue progressivement global. Dans le contrat que je passe avec le fournisseur, il y a qu’une part conséquente de la recette liée à mon abonnement sera loyalement reversée aux créateurs, même s’il s’agit de musiciens d’une grande rareté. Inversement, la somme annuelle correspondant à cet abonnement équivaut à 8 CD, bien plus que je n’en achèterais, par rapport à l’écoute récurrente, exploratoire qui est désormais la mienne, et pas moins intense que mon ancienne collection de disques.

Qu’on cherche une aiguille dans une botte de foin, les moteurs de recherche vous l’assurent en une fraction de seconde. La question est de savoir ce qu’on cherche, ou bien de ce qui vous mène à cette ressource dont vous exprimez de façon très vague l’intuition – les libraires savent bien décrypter ces non-demandes. Bien comprendre que le livre numérique n’existe pas seul, mais prolonge et s’associe organiquement à la vie de nos sites Internet, qui orientent, suggèrent, et par leur masse même, indexée par les moteurs, contribue à la sérendipité. Sur le web, la médiation (recommandation, prescription) n’est pas déléguée à un métier séparé, mais appartient au web lui-même.

La fonction de médiation est devenue une tâche des établissements d’archivage et conservation, les bibliothèques, lorsqu’ils ont évolué vers une mission de service public. Si la médiation, recommandation (plutôt que prescription) est encore plus nécessaire dans un contexte encore plus dominé par le consensuel.

Il ne s’agit en aucun cas pour nous, le nous étant simplement ce qui nous prononce, et de ce fait nous constitue dans notre communauté, et qui se définit simplement par le souci, la curiosité, l’inquiétude, l’appel à l’autre et sa mise en tiers de ce qu’on nomme, de constituer en finalité la part marchande de l’écosystème affecté désormais par une mutation évidemment radicale. Ce que nous établissons comme nécessité, c’est en quoi les formes denses du langage, confrontées à cette inquiétude au présent, sont aptes encore à la transmission, au partage, au chemin de résistance qui leur permet de circuler et de survivre. Nous nous dotons de moyens neufs d’établir, au sein même des circuits professionnels et marchands, l’existence de nos textes : et alors ? Mais c’est seulement une des figures de la guerre.
Revenons sans hésiter, en chaque circonstance, au fondement le plus élémentaire de la relation du langage au monde, et comment en chaque époque le langage se saisit du monde pour en faire représentation, comment l’histoire même de ces représentations est une histoire évolutive et complexe – qui prétendrait que notre perception du monde fonctionne de la même façon qu’il y a 30 ans, avant la télévision de masse ?

Le numérique disparaît, en tant que tel, parce qu’il s’insère dans la totalité la plus fine de notre rapport au monde, et inclut aussi nos usages les plus privés ou intimes. On lit sur plusieurs fenêtres simultanément, et alors ? près de saint Augustin écrivant il y a une fenêtre. On peut construire le récit en l’appuyant en permanence sur une documentation accessible du réel dont il n’a plus besoin de se charger des éléments : est-ce qu’à n’importe quel moment de son histoire il n’en a pas été autrement ?

La seule problématique, c’est comment assurer, dans une période où l’onde de choc est irréversible, que ces fonctions les plus élémentaires, celles qui portent notre rapport même à la civilisation, puissent s’instaurer sur le terrain même de ces usages neufs, et quand bien même matériels et contenus tout ensembles seraient d’abord soumis à une loi du profit dominant, à la consommation de masse la plus fade ?

 

a-t-on besoin du livre numérique ?


Qu’est-ce alors que le livre numérique ? La transposition sur des supports numériques de la lecture papier ? Le Kindle d’Amazon en a réussi la démonstration avec un bassin de 800 000 titres et des prix d’achats très distincts du livre, une disponibilité immédiate, un prix d’achat de la machine désormais à 130 dollars. Avec un bassin de 40 000 titres en français et des appareils à 200 euros, l’équilibre risque de ne pas se faire. La couleur apparaît timidement : mais il y a déjà longtemps que nous ne pensons plus le « livre », à commencer par sa couverture, en noir et blanc. L’usage des liens est devenu élémentaire dès la phase de documentation, d’écriture, de correspondance privée – même les livres imprimés insèrent des URL dans leurs notes de bas de page. Le Kindle se dote d’un navigateur pour ressembler à une tablette, mais que demandons-nous à nos tablettes ? Comme dans notre cabinet de travail il y a 15 ans, on y écrit, téléphone, stocke livres, magazines et journaux, on met des affiches au mur et des photos sur le bureau. La tablette est un cabinet de lecture, et partager une citation, une annotation, échanger un mail avec ses proches ne nous distrait pas plus que lorsque nous lisons un livre papier.

En même temps, là où auparavant nous disposions de bassins de texte via ce que reçu au courrier, journaux et magazines du kiosque, livres du libraire ou de la bibliothèque, notre rapport global à la lecture du monde passe par le web – les images du Boston Globe, les articles hyper spécialisés qui sont le lot de chacun, comme la réflexion sur la société qui définit « l’honnête homme », c’est le web qui nous l’apporte. Même la radio, nous l’écoutons sur le web en différé. Le web est donc en lui-même devenu un référent vital de lecture.

Qu’est-ce alors que le livre numérique, et avons-nous seulement besoin du terme, sinon ce qui définirait un usage plus construit et plus dense de la lecture, au travers la profusion et la rapidité du web ? Nous disposons d’outils de ré-éditorialisation de flux, pour lire de façon plus confortable et ergonomique une sélection personnelle d’articles. L’édition numérique s’ancre dans ce champ de tension : rapport avec l’auteur pour construire et produire l’objet qui sera le territoire de cette lecture dense (je préfère territoire à objet, parce que la carte en est complexe, avec des strates superposées), champ de validation symbolique et recommandation, notion de catalogue, validation par les pairs, enfin métier très concret de distribution, gestion des flux pour présence des oeuvres dans l’ensemble des dispositifs de distribution, et redistribution en retour des recettes aux auteurs. Toutes fonctions qui sont présentes dans les dispositifs de l’imprimé, c’est juste que par habitude on les voit moins. Mais le centre de gravité d’une dynamique qui n’est plus basée sur son échelon terminal, le transfert d’un objet matériel. L’édition numérique représente peut-être plus un enjeu d’invention et de définition que le livre numérique lui-même.

 

explorer, inventer, avancer


Conclusion en trois points :

a
non pas de protection, mais une économie neuve dans la profusion et le partage :
 la bibliothèque est une bibliothèque généralisée, films, musiques ou textes (ou ce qu’une banque d’image comme FlickR change à la médiation du photographe dans notre rapport au monde par l’image), il faut bien se dire que le basculement est irréversible : on a, de partout, accès à tout – la médiation technique qui permettait de financer l’artiste, en même temps que le processus de mise à disposition des oeuvres, ne peut plus s’imposer en tant qu’elle-même, mais par le service qu’elle propose, incluant l’oeuvre dans abonnement général à un catalogue, insérant les fonctions de recommandation dans une communauté (réseau social), proposant les mises à jour, des informations événementielles liées à l’artiste, et ainsi de suite : micro écosystème lié à l’oeuvre.
 pour l’auteur, entrer résolument dans un nouveau pacte – le tissu de l’activité littéraire est en lui-même une redéfinition vivante et constante – la présence sur le web, quand elle n’est pas seulement une vitrine ancrée sur le monde ancien, genre où acheter mes livres, quelles critiques de presse et trois photos, est un formidable incitateur à expériences,

b
non pas une approche économique depuis la mutation spécifique d’un objet, mais la redistribution générale des tâches et des formes sociales de ces tâches :
 partir du texte, ne penser qu’au texte, penser objet, imaginer les objets : rester là où la littérature nous est nécessaire – il n’y a pas une alternative entre le papier et l’imprimé, il y a que la souplesse formelle de l’édition numérique la rend mieux apte que l’imprimé à accueillir les objets de l’invention d’aujourd’hui – les textes que nous diffusons sur publie.net ne sont pas des objets disponibles via l’édition imprimée, le flux s’est inversé : en 2 ans, 15 textes que nous avons d’abord mis en ligne repris par des éditeurs papier
 privilégier les lieux et formes de l’invention au présent – on reçoit des tas de « romans » ou poèmes conçus par leurs auteurs dans la tradition de l’imprimé, on en met certains à disposition via notre plateforme, mais les résultats sont minces : ce qui valide l’édition numérique, c’est lorsqu’elle fait naître elle-même ses formes et objets – corollaire : en France, des millions d’euros mis à disposition des éditeurs imprimés pour numérisations de leur fonds, ce qui n’est pas un bon service à leur rendre, puisque ça les dispense de tout effort de commercialisation, mais c’est seulement insérer dans les greniers du numérique une matière morte (pas pour rien qu’ils l’appellent « zone grise »
 en finir avec le discours catastrophiste : la culture industrielle de masse est une invention récente, moins de quarante ans pour la musique, encore moins pour le livre – elle a peu contaminé ni concerné le circuit traditionnel d’une diffusion de qualité, liée à la création, notamment via les libraires indépendants – c’est ce coeur de diffusion qui s’est déporté sur le web, y reconstruisant y compris les métiers du libraire – je le constate pour ma propre entreprise : au lieu d’accumuler des salaires, le flux des recettes collectées, pour ce qui revient à la structure, repart vers l’ensemble des acteurs de la coopérative, comptabilité, diffusion, prospection commerciale, révision et correction, fabrique des epub, chaque acteur disposant de sa propre indépendance et de son propre SIRET : cette galaxie des nouveaux métiers web non seulement a créé en deux ou quatre ans des centaines et centaines de structures et d’emplois, compensant largement pour l’instant l’effondrement amorcé du circuit industriel, mais bien souvent animé par d’anciens acteurs du monde imprimé traditionnel, édition, fabrication ou librairie – c’est nous qui ne voulons pas du modèle entreprise libérale (et la bureaucratie française ne contribue pas peu à cette méfiance)

c
non pas une fonction auteur fixe dont seul le produit social serait affecté, mais un pacte réaffirmé de l’auteur et de la société :
 la notion d’écrivain est née au XVIIe siècle, et c’est le XIXe qui lui a donné sa fonction symbolique, soit par le rôle symbolique du poète (rôle qui a probablement glissé plus tard vers la rock star, puis vers l’acteur de cinéma), soit par l’implication politique de l’auteur (de Chateaubriand à Hugo) – elle n’existait pas pour Rabelais, Montaigne, ni pour l’auteur de la Farce de maître Pathelin – la fonction littérature, dans une société qui redistribue globalement les modes d’accès à l’écrit, n’est en aucun cas astreinte à la reproduction de la figure contingente de l’écrivain – si nous agissons dans le champ numérique, c’est pour être acteur de cette nouvelle bascule
 aller résolument vers d’autres formes de l’intervention de l’auteur dans la société, témoin les Halles de Schaerbeek, lectures, résidences (dans des écoles, des bibliothèques, des entreprises), chercher des micro-rapports d’un texte et d’une communauté – et que le web soit l’agencement de toutes ces micro-inventions, nous ne sommes qu’à l’aube de cette renverse.


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 7 février 2011
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