maintenant on joue en vrai, les voilà... manque le nom !
Mais chaque collection est aussi une réflexion particulière concernant le texte et comment il circule, aussi bien pour publie.noir que pour les titres en impression à la demande.
Dimanche dernier, une vaste discussion de fond, dans l’équipe publie.net, partie publique, partie mail...
Et la belle proposition de Philippe Diaz / Pierre Ménard, "PUBLIESCRIPT" qui m’a fait terriblement hésiter. Mais pour garder le primat à l’invention numérique, et marquer de la façon la plus simple et naturelle la complémentarité des formats, c’est quand même PUBLIEPAPIER qui emporte les suffrages, et donc au boulot.
Reste le bonheur de cette discussion, et donc cette trace...
FB, 07.04.2012
Depuis trois jours je vis avec deux objets parfaitement étonnants, même à pratiquer l’édition depuis 30 ans exactement...
Un, parce qu’il s’agit de l’édition de livres que nous avons nous-mêmes décidée, nous étant l’équipe publie.net, pour nos textes, et non pas son propre texte réalisé par un éditeur, ni même ce dont j’avais pu bénéficier au Seuil avec la collection Déplacements en 2008-2009.
Deux, parce qu’il s’agit d’un processus encore révolutionnaire – non pas en lui-même, mais dans son intégration à pleine échelle dans la logique d’édition commerciale – l’impression à la demande, ou POD (Print On Demand).
Surprise ? Non, parce que j’ai vu naître la maquette proposée par Gwen Català, le maître d’oeuvre pour notre opération. Non, parce que j’ai visité le centre d’impression de Hachette à Maurepas, et que c’est d’assister à la naissance en direct de ces livres qui nous a convaincus de nous en servir comme non pas outil de réimpression (les éditeurs du groupe Hachette ne réimpriment plus les livres qui se tirent à moins de 50 exemplaires par an), mais comme outil de création.
Surprise ? Oui. Parce que l’objet qui m’accompagne depuis 3 jours ne ressortit pas du monde du livre imprimé, de l’édition frigoriste toute trembégayante devant la révolution numérique.
L’objet qui m’accompagne depuis 3 jours participe du monde numérique, même dans sa mutation papier.
On le constate dans tous les domaines graphiques, publicité, presse : la logique de navigation des objets Internet déteint sur les objets traditionnels.
L’expérience de mon très précieux Gwen fait qu’on dispose évidemment de la logique Print.
Mais tant de paramètres qui changent : la IV de couv ne sert plus à rien, puisque la notice est sur le site du libraire, et qu’il n’y a plus de livre en piles. Qu’est-ce qu’on écrit, alors, au dos de la couverture ?
Et l’impression à la demande est une technique en pleine évolution (dès cette fin d’année le registre de matières disponible pour le papier et la couv devrait laisser plus de choix). Mais il faut se saisir d’une forme plus standardisée que l’impression numérique traditionnelle, et jouer de façon plus aiguë de la création.
Ces livres sont des armes de guerre. Ils vous seront délivrés très vite après la commande, directement chez vous si vous commandez en ligne sur vos plate-formes habituelles, ou tout simplement à retirer chez votre libraire de ville. Mais ils sont comme des livres de poche : à insérer dans le cartable, à laisser sur son bureau ou la table de chevet. Un objet souple, d’une matière éminemment moderne (pelliculage nylon 43 microns sur quadrichromie).
Alors, depuis 3 jours, je n’arrivais pas à me décider de la nature de cet objet, sous le nom de PUBLIEPAPIER, sauf que l’idée papier était très secondaire par rapport à l’objet même.
C’est l’idée de re-matérialisation du numérique qui l’emporte. Une re-matérialisation qui ne nous ramène pas dans le camp de l’édition typo, mais dans un autre rapport à l’objet : alors même que l’iPad ou la Kobo ou la Kindle app vous permet une lecture ergonomique, avec tous les avantages du numérique (non, on ne propose pas de moteur de recherche plein texte dans les livres reçus...), ici l’impression de promener une forme matérielle de l’objet numérique, et non pas sa re-création dans les anciennes frontières ce que savent faire les typographes papier. J’ai vraiment traversé 3 jours de grand trouble.
Oui, par contre, on retrouve le poids, l’épaisseur, la noblesse de la typo, et bien sûr l’épaisseur des pages.
Ainsi, par analogie avec ce que vous expliquent sans cesse les musicos quant à ce qui sépare le mp3 du vinyle, j’ai eu l’idée de :
Le vinyle, nom d’une molécule dérivée de l’éthanyl, a bien d’autres applications que le disque. Les marquent la souplesse, la brillance, l’adéquation au monde qui va. A quoi Philippe Diaz (le Pierre Ménard de liminaire, a rétorqué par :
Alors, garderons-nous :
Où irons-nous vers encore autre idée ?
Les 2 maquettes tests vont nous permettre de finaliser nos templates définitifs. Ajustements qui ne peuvent se faire qu’en vraie grandeur. Les photographies rendent mal le travail de Gwen pour la couverture. Mais une marque est trouvée.
Un petit groupe est déjà au travail : dans les 2 mois à venir, 60 fichiers InDesign à finaliser, et tout ce qui va avec, notices, code pour associer à chaque livre vendu l’accès gratuit à sa version numérique. A partir de juin, publie.net proposera le plus souvent possible la complémentarité format imprimé / formats numériques. Ce sera l’occasion d’accueillir de nouveaux auteurs.
Reste à trouver le nom. Ce soir je viens de réserver les noms de domaine publievinyle.fr plus le .com et le .net. Dans l’expérience que nous autorise l’impression à la demande, le papier n’est pas le fait déterminant. Aujourd’hui il fallait que je tranche. Ça s’est fait sur la route de Fontevraud, tiens, pile en traversant le village de Champigny. Dans les arguments qui me poussent à foncer de ce côté-là, celui-ci n’est pas le moindre.
Images : nef de Fontevraud, ce samedi 31 mars 2012.
diffusion sous licence Creative Commons CC-BY-SA
1ère mise en ligne et dernière modification le 31 mars 2012
merci aux 2729 visiteurs qui ont consacré 1 minute au moins à cette page